Varian Fry (1907-1967) était un journaliste américain qui aida les réfugiés anti-Nazis à fuir la France.

Après l'invasion de la France par l'Allemagne en juin 1940, le Emergency Rescue Committee (Comité de secours d'urgence, une organisation humanitaire américaine privée), envoya Varian Fry en France pour venir en aide aux réfugiés anti-Nazis menacés d'arrestation par la Gestapo (la police secrète de l'État allemand). À Marseille, Fry s'appuya sur son réseau de résistance pour fabriquer de faux papiers et mettre en place des itinéraires de fuite. Il offrit son soutien aux réfugiés anti-fascistes, juifs ou non, menacés d'extradition vers l'Allemagne nazie en vertu des dispositions de l'article 19 (clause dite de « livraison sur demande ») de l'armistice franco-allemand.

Fry séjourna en France pendant 13 mois. Il fut placé sous constante surveillance et, plus d'une fois, interrogé et incarcéré par les autorités françaises. Sous couvert de l'organisation humanitaire qu'il fonda légalement, le Centre de secours américain, il s'employa à faire disparaître en toute illégalité des réfugiés en danger — fonds issus du marché noir, documents falsifiés, passages secrets par la montagne et voies maritimes.

Les efforts de Fry permirent de secourir plus de 2 000 personnes, dont d'éminents artistes et intellectuels tels que Marc Chagall, Max Ernst, Franz Werfel, Lion Feuchtwanger et Heinrich Mann. Ses activités secrètes exaspéraient les fonctionnaires du département d'État américain autant que ceux de la France de Vichy, et il fut expulsé de France en septembre 1941.

Peu avant sa mort, le gouvernement français accorda à Fry la Croix de Chevalier de la Légion d'honneur. Ce fut la seule reconnaissance officielle qu'il reçut de son vivant. Il décéda brusquement en 1967 alors qu'il révisait ses mémoires. Il laissa une masse importante de textes et de photographies sur ses activités en France. Son livre « Mission Sauvetage » (traduit de : « Assignment : Rescue »), la version de ses mémoires écrite pour la jeunesse, fut publié peu après sa mort.

En 1991, le United States Holocaust Memorial Council attribua à Varian Fry la médaille Eisenhower de la Libération. En 1994, il fut également honoré par Yad Vashem du titre de « Juste parmi les nations » pour ses activités humanitaires.