La volonté d'agrandir le territoire allemand

L'invasion de l'Union soviétique fut motivée par la volonté allemande d'acquérir de l'"espace vital" (Lebensraum) que le peuple allemand pourrait coloniser, aux dépens des peuples russe, biélorusse, ukrainien et baltes. Cet objectif fut défini par Hitler et les autres dirigeants nazis à la fois en termes raciaux et idéologiques. La conquête de l'"espace vital" signifiait non seulement la domination raciale allemande des peuples conquis mais également une croisade contre le judaïsme et le communisme. Les autorités policières et militaires allemandes avaient l'intention de mener une guerre d'anéantissement de l'État communiste et des Juifs d'Union soviétique considérés comme formant la "base raciale" de l'État soviétique.

L'ordre de tuer les ennemis raciaux

Le Kommissarbefehl (ordre des commissaires) émis par le Haut commandement des forces armées allemandes exigea que tous les commissaires politiques de l'armée soviétique capturés soient fusillés. À l'été 1941, cet ordre fut exécuté par la plupart des membres des forces armées allemandes. Cet ordre fut abrogé en mai 1942, à la demande pressante des commandants d'unités, qui devaient faire face à une résistance soviétique renforcée depuis que l'exécution systématique des commissaires politiques de l'armée soviétique était connue de tous.

Dans l'idéologie nazie, les Slaves étaient des sous-hommes inutiles. En conséquence, leurs dirigeants, l'élite soviétique, devaient être supprimés et le reste de la population asservi ou déporté vers l'Est. A la suite de ces délires racistes, des millions de civils soviétiques furent délibérément tués, affamés ou exploités jusqu'à ce que mort s'ensuive. Des millions d'autres furent déportés pour le travail forcé en Allemagne ou asservis dans les territoires occupés de l'Est. Les planificateurs allemands appelèrent au pillage effréné des ressources soviétiques, notamment de la production agricole. Il s'agissait là d'un des principaux objectifs de guerre de l'Allemagne à l'Est.

L'exploitation économique du peuple soviétique

Dès le mois de mai 1941, les services allemands de planification de l'exploitation économique du territoire soviétique savaient parfaitement qu'une telle exploitation entraînerait "inévitablement" une famine qui ferait "des millions de morts". La famine planifiée des citoyens soviétiques était ainsi directement liée à la politique allemande visant à assurer un approvisionnement en nourriture suffisant à l'Allemagne. Il ne fait aucun doute qu'Hitler et d'autres avaient encore en mémoire les émeutes de la faim de la Première Guerre mondiale ; selon eux, leur défaite d'alors n'était pas à imputer au front militaire mais à la situation intérieure du pays. Leur objectif était donc, cette fois, d'assurer l'approvisionnement en nourriture et de maintenir ainsi le moral de la population, même si cela devait entraîner la mort de millions de Slaves.

La répression impitoyable de la Résistance

En 1941, dans ce contexte de guerre d'annihilation brutale, les forces allemandes firent peu de cas de la population civile soviétique. Il s'agissait non seulement du résultat de la propagande nazie, qui dépeignait les Soviétiques comme des sous-hommes, mais également des ordres de base donnés par le commandement militaire. L'ordre d'Hitler d'attaquer l'Union soviétique, le décret "Barbarossa", stipulait que les troupes allemandes devaient réagir à tout type de résistance, même passive, en fusillant les responsables. Les forces allemandes brûlèrent ainsi des villages entiers et fusillèrent la population rurale de régions entières en représailles aux attaques de partisans. Par ailleurs, les autorités militaires avaient clairement indiqué que les crimes commis par les soldats allemands ne devaient pas être punis s'ils étaient motivés par des considérations idéologiques. Il s'agissait donc d'une invitation ouverte pour les soldats à agir violemment.