Ernest étudia à Paris, en France, jusqu'en février 1939 où il repartit pour Brno, en Tchécoslovaquie. Les Allemands occupèrent la région peu après mais Ernest parvint à revenir en France. Il rejoignit une unité tchèque de l'armée française, d'octobre 1939 à la chute de la France en mai 1940. Il parcourut la France libre où il fut enseignant pendant quelques temps. Il se rendit à Grenoble et enseigna encore, mais il fut arrêté parce qu'il ne disposait pas des papiers nécessaires. Ernest fut interné dans le camp de Le Vernet pendant deux ans. Il fut ensuite déporté dans le camp de Drancy pour être transféré en Haute Silésie en septembre 1942, puis à Laurahuette (un camp annexe d'Auschwitz où les travailleurs peinaient dans les mines et les hauts fourneaux). Il resta à Laurahuette jusqu'en août 1943, où il fut envoyé à Blechhammer, un autre camp annexe d'Auschwitz. Après la libération, Ernest partit pour les Etats-Unis.
Je suis un jour arrivé devant un miroir, et j'ai vu ce qu'ils appelaient un Muselmann. Vous savez, un Muselmann était quelqu'un de si maigre qu'il était sur le point de mourir. C'était la phase terminale et alors les gens mouraient, et j'ai été stupéfait par ce que j'ai vu, moi, et à l'extérieur de l'endroit où je me suis vu, il y avait une poubelle et j'ai regardé à l'intérieur, il y avait un livre et ce livre était un recueil des textes de chansons de Schubert et vous savez peut-être qu'il existe une chanson de Schubert, compositeur autrichien, qui s'intitule la "Jeune Fille et la Mort" et la Mort dit à la jeune fille, "N'aie pas peur. Tu ne souffriras pas. Tu dormiras dans mes bras." Et ça m'a beaucoup encouragé parce que je me suis dit, "Bon, si je dois mourir, ce sera en dormant. Je ne dois pas avoir peur," et je n'avais pas peur, et ce fut une expérience très intense. Peu après, j'étais si faible que j'ai demandé un "congé maladie". On pouvait alors demander à s'absenter pour un congé maladie, vous pouviez demander à ne pas aller travailler pendant une journée mais c'était très dangereux parce qu'alors vous étiez placé dans la travée des malades et ce que nous savions à cette époque, j'aurais dû le savoir. J'étais si faible que je restais au lit et je ne voulais pas me lever. J'étais très indifférent à ce qui se passait, je n'en pouvais plus. Et ce Stanislaw Kubackzek, cet officier polonais devenu un Kapo m'a aidé. En premier lieu, le Kapo devait veiller à ce que ses prisonniers aient une ration, aient leur nourriture, et il devait veiller à ce que les autres ne viennent pas deux fois de suite et aient deux fois à manger, alors il m'a autorisé à revenir deux fois. J'étais le premier et je suis revenu le dernier. Alors, il m'a intégré dans son Kommando, dans son équipe, et je n'ai plus eu à travailler, alors j'ai récupéré.
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