Les Allemands envahirent la Pologne en septembre 1939. Lorsque Makow fut occupée, Sam s'enfuit vers le territoire soviétique. Il retourna à Makow pour faire des provisions mais fut contraint de rester dans le ghetto. En 1942, il fut déporté à Auschwitz. A mesure que l'armée soviétique avançait en 1944, Sam et d'autres prisonniers furent envoyés dans des camps en Allemagne. Les détenus firent partie d'une marche vers la mort en 1945. Les forces américaines libérèrent Sam après qu'il se fut échappé pendant un bombardement aérien.
Lorsque nous avons commencé à travailler, l'enfer s'est ouvert devant nous. Nous étions dans une carrière de cailloux, elle était plus basse que nous. Les cailloux étaient tout en bas et nous devions lancer des pelletées de cailloux par-dessus nos têtes, dans un wagon. Un prisonnier était là avec un wagonnet, un cheval et une carriole, et nous devions remplir ce wagonnet de cailloux et ils étaient utilisés pour fabriquer du béton, des remblais ou des poteaux en béton pour le camp de concentration. Et rien que la pelle à elle seule était trop lourde pour que je puisse la porter. Mais je parvenais à y placer quelques cailloux mais les cailloux étaient trempés. Alors, à chaque fois que j'essayais de lancer une pelletée de cailloux par-dessus ma tête, j'étais trempé jusqu'aux os. L'eau ruisselait sur moi. Et la température était déjà glaciale. Et les gens mouraient. Partout où je posais les yeux, une ou deux personnes s'effondraient. Je veux dire, c'était affreux. Alors mon frère m'a dit, "Ce n'était pas une si brillante idée que ça de sauver ta vie. Nous n'aurions souffert peut-être que cinq minutes et ç'aurait été fini tout ça. Nous serions allés avec le groupe qu'ils ont emmené aux fours crématoires. Nous n'aurions pas eu à subir tout ça." Et j'ai dû convenir qu'il avait raison. J'ai dit, "Tu as raison. Peut-être cela aurait-il mieux valu que nous ayons laissé les choses se faire." Quoi qu'il en soit, j'ai travaillé dans la carrière de cailloux pendant près de dix jours. Et si j'avais dû y travailler deux jours de plus, j'y serais resté. D'abord, les chaussures, les bottes qu'ils vous donnaient c'était des galoches en bois et en toile. Si on restait dans l'eau, elles étaient trempées. En une demi-heure, elles étaient si trempées que nos pieds s'engourdissaient au point que nous ne les sentions plus. C'était comme si nous portions des échasses.
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