La politique de l’apaisement est une stratégie diplomatique. Il s’agit de faire des concessions envers une puissance étrangère agressive afin d’éviter un conflit. La politique britannique face à l’Allemagne nazie dans les années 1930 en est l’exemple le plus connu. Dans la mémoire collective, l’appeasement est avant tout associé au Premier ministre britannique Neville Chamberlain (en poste de 1937 à 1940) même si ses prédécesseurs James Ramsay MacDonald (1929–1935) et Stanley Baldwin (1935–1937) s’y sont également engagés à l’égard de l’Allemagne nazie. 

Dans les années 1930, les dirigeants britanniques optèrent pour une politique de l’apaisement afin d’éviter un autre conflit mondial. La Première Guerre mondiale (1914–1918) avait ravagé l’Europe et causé la mort de millions de personnes. Les pertes subies par le Royaume-Uni avaient laissé le pays mal préparé à se battre à nouveau en Europe, que ce soit sur le plan psychologique, économique ou militaire. 

La politique britannique à l’égard des Nazis revêtait une importance particulière en raison du rôle international joué par le Royaume-Uni. Dans les années 1920 et 1930, le pays représentait l’une des plus grandes puissances de la planète, sinon la plus grande. En effet, l’Empire britannique gouvernait 25 % de la population mondiale et, dans les années 1930, 20 % des territoires du globe étaient sous son contrôle. 

La paix en Europe sous la menace nazie 

Adolf Hitler prend la parole lors d'un rassemblement

En tant que dirigeant de l’Allemagne nazie (1933-1945), Adolf Hitler mena une politique étrangère agressive. Il ne respectait ni les frontières internationales ni les accords conclus à l’issue de la Première Guerre mondiale. 

Les Nazis voulaient rendre à l’Allemagne son statut de grande puissance en abrogeant le Traité de Versailles. Celui-ci visait à diminuer les forces économiques et militaires du pays, qu’il tenait pour responsable de la guerre, et forçait les Allemands à verser des réparations. De plus, il réduisait le territoire allemand et limitait la taille de son effectif militaire. Les Nazis prévoyaient donc de reconstruire l’armée allemande et de reconquérir les territoires perdus. Mais Hitler et les Nazis ne comptaient pas se contenter de revenir sur le Traité de Versailles. Ils voulaient unir tous les Allemands au sein d’un empire nazi et l’étendre en s’appropriant un « espace vital » (Lebensraum) en Europe de l’Est. 

En 1933, Hitler avait déjà clairement exprimé ses idées en matière de politique étrangère dans ses discours et ses écrits. Cependant, au cours des premières années du régime nazi, il tenta de passer pour un dirigeant pacifique. 

Les ambitions nazies à l’étranger vues du Royaume-Uni 

En 1933, le gouvernement britannique était au courant des idées d’Hitler en matière de politique étrangère et de guerre. En avril de cette année, l’ambassadeur britannique en Allemagne envoya une dépêche à Londres qui résumait le traité politique et autobiographique d’Hitler, Mein Kampf. Le communiqué exprimait clairement la volonté d’Hitler de recourir à la guerre et à une force militaire pour redessiner la carte de l’Europe. 

Les dirigeants britanniques ne savaient pas s’ils devaient prendre au sérieux le manifeste d’Hitler ni comment y répondre. Pour certains, les priorités du dictateur évolueraient une fois qu’il serait au pouvoir. Neville Chamberlain, notamment, était convaincu que le gouvernement britannique pouvait négocier de bonne foi avec Hitler. Il espérait qu’en l'apaisant (c’est-à-dire s’il accédait à certaines des demandes du Führer), les Nazis n’en viendraient pas à la guerre. 

D’autres mirent en garde qu’il ne fallait pas accorder à Hitler la confiance habituellement de mise dans la diplomatie internationale. Parmi ces voix discordantes, la plus notable fut celle de Winston Churchill. Dans les années 1930, Churchill était une personnalité politique centrale et un membre du Parlement. À de multiples reprises, il alerta le public sur les dangers qu’Hitler et le fascisme représentaient pour le Royaume-Uni. 

Pourquoi le Royaume-Uni opta-t-il pour l’apaisement au début des années 1930 ?

Divers facteurs poussèrent le gouvernement britannique à mener une politique de l’apaisement pour tenter d’éviter la guerre à tout prix. Parmi les plus importants, des craintes en matière de politique intérieure et de politique impériale, ainsi que d’autres considérations géopolitiques. 

Politique intérieure britannique

La politique britannique de l’apaisement reflétait en partie des questions de politique intérieure, notamment l’opposition à la guerre et les difficultés économiques. En effet, dans les années 1930, la grande dépression (« the Great Slump ») avait entraîné une augmentation vertigineuse du chômage. La détresse économique mobilisait la population et générait des manifestations. 

Opposé à la guerre, le pays défendait une politique de l’apaisement, y compris des membres parmi les plus puissants de la société britannique, d’importants chefs d’entreprise et la famille royale. Par ailleurs, la BBC (British Broadcasting Company) et le journal The Times apportèrent publiquement leur soutien à cette politique. Ce fut également le cas de la plupart des dirigeants du parti conservateur, à l’exception notable de Winston Churchill. 

Politique impériale britannique

La politique impériale britannique influait aussi sur l’attitude du gouvernement vis-à-vis de la guerre et de l’apaisement. La richesse, la puissance et l’identité du pays dépendaient de son empire à travers ses dominions et ses colonies. Au cours de la Première Guerre mondiale, les Britanniques s’étaient appuyés sur ces vastes territoires pour y puiser ressources et soldats. En cas de nouveau conflit majeur, ils en auraient besoin pour emporter la victoire. Cependant, le soutien de l’Empire était moins assuré qu’il l’avait été au début de la Première Guerre mondiale. 

En conséquence, dans les années 1930, les politiciens britanniques craignaient qu’une guerre ne menace la relation entre le pays et ses dominions. Ceux-ci incluaient notamment l’Australie, le Canada, la Nouvelle-Zélande et l’Afrique du Sud. Après la Première Guerre mondiale, ils bénéficièrent d’un niveau d’indépendance inédit au sein de l’Empire britannique. Les responsables politiques n’étaient donc pas certains d’obtenir le soutien total des dominions en cas de nouveau conflit planétaire. 

De plus, ils redoutaient qu’une guerre provoque un mouvement généralisé de décolonisation, par exemple à la Barbade, en Inde, à la Jamaïque ou au Nigeria. Du point de vue britannique, un tel bouleversement s’avérerait désastreux, entraînerait la perte de territoires, de leurs ressources et de leurs matières premières. Par ailleurs, le gouvernement craignait qu’en cas de défaite, le pays se voie retirer ses colonies dans le cadre d’un accord après la guerre. 

Autres considérations géopolitiques

La politique britannique de l’apaisement constituait également une réaction au paysage diplomatique des années 1930. Les acteurs internationaux les plus puissants de l’époque (États-Unis, Italie, Union soviétique et France) avaient tous leurs propres considérations intérieures et géopolitiques1 . Quant à la Société des Nations, fondée pour éviter une nouvelle guerre, elle démontrait une inefficacité totale face à l’agressivité de l’Allemagne nazie et de l’Italie fasciste

1933-1937, devant un réarmement de l’Allemagne, apaiser les Nazis

De 1933 à 1937, le gouvernement britannique mena une politique de l’apaisement en réponse au réarmement de l’Allemagne nazie. Mais à partir de l’automne 1933, le nouveau régime prit une série de décisions indiquant qu’il n’avait pas l’intention de respecter les traités en place ni d’accepter l’ordre mondial né de la Grande Guerre. En 1933, le pays se retira de la conférence sur le désarmement international et de la Société des Nations. En 1935, il annonça publiquement la création d’une armée de l’air allemande (la Luftwaffe) et le rétablissement de la conscription. Puis, en 1936, la Rhénanie, une région de l’ouest de l’Allemagne frontalière de la France, fut remilitarisée. 

Les actions des Nazis alarmèrent de nombreux membres de la communauté internationale et ne présageaient rien de bon quant aux intentions d’Hitler. Aucun consensus n'émergeait cependant sur la meilleure réponse à apporter à sa politique étrangère.

Les gouvernements britanniques du Premier ministre travailliste Ramsay MacDonald (1929–1935) puis du conservateur Stanley Baldwin (1935–1937) choisirent de ne pas sanctionner ou punir l’Allemagne nazie pour avoir enfreint des traités internationaux. Ils cherchèrent plutôt à négocier. En juin 1935, les Britanniques signèrent le Traité naval germano-britannique avec l’Allemagne nazie. Cet accord laissait libre cours à l’Allemagne de se doter d’une flotte bien plus grande qu’autorisée par le Traité de Versailles. Les dirigeants britanniques espéraient ainsi empêcher une course à l’armement entre le Royaume-Uni et l’Allemagne.

Remilitarisation de la Rhénanie

Neville Chamberlain et l’apaisement face aux agressions territoriales des Nazis, 1938 

Quand, en mai 1937, Neville Chamberlain devint Premier ministre, il espérait se concentrer sur les questions intérieures plutôt qu’internationales. Il n’échappa cependant pas longtemps aux affaires étrangères. 

Annexion de l’Autriche

En mars 1938, l’Allemagne nazie annexa l’Autriche, enfreignant de manière flagrante les traités de paix signés après la Première Guerre mondiale. L’annexion indiquait que les Nazis n’avaient aucun respect pour la souveraineté et les frontières de leurs voisins. Malgré cela, la communauté internationale l’accepta comme un fait accompli. On espérait que l’expansionnisme allemand s’arrêterait là, et aucun gouvernement étranger n’intervint. 

Certains condamnèrent néanmoins la décision de ne pas défendre l’Autriche. Dans un discours prononcé devant la Chambre des Communes en mars 1938, Churchill lança un avertissement, certain que cette annexion n’était que la première agression territoriale des Nazis : 

On ne saurait exagérer la gravité [de l’annexion de l’Autriche]. L’Europe est confrontée à un programme d’agression soigneusement calculé et planifié, qui se déroule étape par étape, et il ne reste plus qu’un seul choix […] soit se soumettre, comme l’Autriche, soit prendre des mesures efficaces […] La résistance sera difficile […] mais je suis persuadé [que ce gouvernement décidera d’agir] […] pour préserver la paix en Europe et, si elle ne peut pas l’être, pour préserver la liberté des nations européennes. Devrions-nous attendre […] combien de nos amis nous aliénerions-nous, combien d’alliés potentiels verrions-nous succomber […] ?

Dans les mois qui suivirent, Churchill se mit à promouvoir l’idée d’une alliance militaire défensive parmi les nations européennes. Son opposition à la politique de l’apaisement et ses avertissements répétés au sujet d’Hitler parurent bellicistes et paranoïaques à beaucoup de gens. En martelant que le Royaume-Uni devait se préparer à la guerre, il s’attira les foudres de confrères du parti conservateur qui soutenait Chamberlain.

La crise des Sudètes

Tout espoir que l’Allemagne s’en tiendrait à annexer l’Autriche s’envola presque immédiatement. En effet, Hitler dirigea ensuite ses ambitions vers les Sudètes, une région largement germanophone de Tchécoslovaquie. À l’été 1938, les Nazis y mirent en scène une crise, affirmant que les Allemands étaient opprimés par le gouvernement tchécoslovaque, ce qui était faux. En réalité, ils voulaient envahir la région et cherchaient un prétexte pour l’occuper. Hitler menaça de déclarer la guerre si la Tchécoslovaquie refusait de céder le territoire à l’Allemagne. 

Pour les Britanniques, le conflit germano-tchécoslovaque révélait une crise internationale. Si l’Autriche était isolée diplomatiquement au moment de son annexion par l’Allemagne nazie, la Tchécoslovaquie, elle, possédait d’importantes alliances avec la France et l’Union soviétique. La crise des Sudètes était donc susceptible de déclencher une guerre européenne, voire mondiale. 

Négociations entre Chamberlain et Hitler

En septembre 1938, l’Europe semblait au bord de la guerre. Ce fut à ce moment que Chamberlain s’impliqua personnellement. Le 15 septembre 1938, il prit un avion pour se rendre à la résidence de vacances d’Hitler, à Berchtesgaden, et négocier avec le dirigeant allemand. Son objectif était de parvenir à une solution diplomatique pour éviter la guerre. 

Mais la question ne fut pas résolue. Une deuxième rencontre entre Chamberlain et Hitler eut lieu les 22 et 23 septembre, au cours de laquelle Hitler informa Chamberlain que l’Allemagne occuperait les Sudètes le 1er octobre, avec ou sans accord international. 

Le 27 septembre, Chamberlain prononça un discours radiophonique expliquant sa position sur les négociations et le sort des Sudètes  : 

« Il serait horrible, fantastique et incroyable qu’ici nous devions creuser des tranchées et mettre des masques à gaz à cause d’une querelle dans un pays lointain, entre des gens dont nous ne savons rien […] Malgré toute la sympathie que nous pouvons éprouver pour une petite nation confrontée à un voisin puissant, nous ne pouvons jeter tout l’Empire britannique dans une guerre pour cette seule nation, quelles que soient par ailleurs les circonstances. S’il nous faut combattre, ce sera au sujet de plus grandes questions que celles-là. »

29-30 septembre 1938, accords de Munich

Une conférence internationale eut lieu à Munich les 29 et 30 septembre 1938. Elle réunit Chamberlain, Hitler, le Premier ministre français Édouard Daladier et le dictateur italien Benito Mussolini. Le gouvernement tchécoslovaque ne fut pas convié aux négociations. À Munich, Chamberlain et les autres acceptèrent la cession des Sudètes de la Tchécoslovaquie à l’Allemagne à compter du 1er octobre. En échange de ces concessions, Hitler renonçait à toute prétention au reste de la Tchécoslovaquie. Ainsi, le monde n’entrait pas en guerre pour le moment. Afin d’éviter un conflit, les Britanniques, les Français et les Italiens avaient ouvertement piétiné la souveraineté de la Tchécoslovaquie.

Les accords de Munich constituèrent l’acte d’apaisement le plus important qu’avait jusqu’alors décidé la Grande-Bretagne.

Rencontre entre Chamberlain, Hitler, et Daladier à Munich

Neville Chamberlain : « La paix pour notre temps »

Chamberlain rentra triomphant de Munich. À Londres, il prononça des paroles restées célèbres : 

« Mes chers amis, pour une deuxième fois dans notre histoire, un Premier ministre britannique est revenu d’Allemagne en rapportant la paix avec honneur. Je crois que c’est la paix pour notre temps. »

Les paroles de Chamberlain sont parfois citées de manière erronée comme « la paix à notre époque ».

Condamnation des accords de Munich par Winston Churchill

L’optimisme de Chamberlain ne fut pas partagé par tous. Dans un discours prononcé devant la Chambre des Communes le 5 octobre 1938, Winston Churchill condamna les accords de Munich. Il les qualifia de « défaite totale et absolue » pour la Grande-Bretagne et le reste de l’Europe et affirma que la politique britannique de l’apaisement avait « profondément compromis et exposé à un danger peut-être fatal la sécurité et l’indépendance du Royaume-Uni et de la France. »

Échec des accords de Munich et fin de l’apaisement

Les accords de Munich ne mirent pas fin à l’expansion territoriale agressive de l’Allemagne nazie. En mars 1939, elle démantela la Tchécoslovaquie et occupa ses territoires, notamment Prague. La rhétorique hitlérienne laissait clairement entendre que la prochaine cible serait la Pologne, pays voisin de l’Allemagne à l’est. 

L’invasion de terres tchèques par les Nazis modifia la politique étrangère britannique. Le gouvernement se lança doucement dans des préparatifs pour ce qui semblait désormais être une guerre inévitable. En mai 1939, le parlement britannique vota le « Military Training Act », un rétablissement limité de la conscription. 

Le Royaume-Uni renforça également son engagement envers ses partenaires européens. Peu après l’occupation de Prague par l’Allemagne nazie, les Britanniques et les Français s’engagèrent officiellement à protéger la souveraineté de la Pologne. Fin août 1939, les Britanniques et les Polonais signèrent un accord accentuant ce point. En cas d’attaque par une puissance étrangère agressive, les premiers promettaient de venir en aide aux seconds. Cet accord fut ratifié quelques jours à peine avant l’invasion de la Pologne par l’Allemagne nazie. 

Déclaration de guerre britannique à l’Allemagne nazie

En effet, le 1er septembre 1939, l’Allemagne nazie envahit la Pologne. Malgré la signature récente du traité anglo-polonais, le gouvernement britannique entreprit dans un premier temps une approche diplomatique, dans un ultime effort pour éviter la guerre. Les Nazis ignorèrent ces tentatives. 

Le 3 septembre, les gouvernements français et britannique déclarèrent séparément la guerre à l’Allemagne, transformant l’invasion de la Pologne par l’Allemagne en un conflit de plus grande ampleur, la Seconde Guerre mondiale. Ce même jour, le parlement britannique vota une loi rétablissant la conscription générale. Chamberlain s’adressa au peuple britannique dans un discours radiophonique : 

Vous pouvez vous imaginer combien il m’est pénible que mon long combat pour la paix ait échoué. Pourtant, je ne saurais croire qu’il n’est rien de plus ou de différent que j’aurais pu faire et qui aurait connu plus de succès.

Jusqu’au tout dernier moment, il aurait été tout à fait possible de trouver un accord pacifique et honorable entre l’Allemagne et la Pologne. Mais Hitler s’y est refusé. Il avait manifestement décidé d’attaquer la Pologne quoi qu’il advienne […] Ses actes ne laissent aucun doute sur le fait qu’il n’y a aucune chance que cet homme renonce à son habitude de recourir à la force pour obtenir ce qu’il veut. Seule la force peut l’arrêter.

Le gouvernement britannique se mobilisa aussi vite que possible pour la guerre, tant à l’intérieur que dans tout l’Empire, et établit un blocus naval contre l’Allemagne. Même si les deux pays étaient officiellement en guerre, les combats entre leurs armées restèrent limités. Cette période fut donc surnommée la « drôle de guerre ». 

La drôle de guerre prit fin en mai 1940 lorsque l’Allemagne envahit la Belgique, la France et les Pays-Bas. Les Britanniques avaient envoyé en France une force militaire appelée Corps expéditionnaire britannique (CEB, ou BEF pour British Expeditionary Force) en septembre 1939. En mai 1940, le CEB combattit les Allemands aux côtés des armées belge, française et néerlandaise, mais finit par se replier vers Dunkerque d’où il fut évacué.

Le même mois, mai 1940, Neville Chamberlain démissionna de son poste pour raison de santé. Il mourut d’un cancer en novembre 1940. Après son départ, ce fut Winston Churchill qui prit sa succession en tant que Premier ministre britannique pour la période de la guerre. Il dirigea le pays durant la bataille d’Angleterre et les bombardements du Blitz, la guerre éclair qui s’abattit sur Londres. Il fixa les politiques de guerre du Royaume-Uni et géra les alliances militaires avec les États-Unis et l’Union soviétique.

Au cours des cinq années qui suivirent, les Britanniques combattirent les Nazis et leurs alliés en Europe, en Afrique du Nord et au Moyen-Orient. Les puissances alliées (dont les Britanniques) vainquirent l’Allemagne nazie en mai 1945. 

La politique d’apaisement, avec le recul

Les catastrophes de la Seconde Guerre mondiale et de la Shoah ont cristallisé la vision qu’aura le reste du monde de l’apaisement. Cette stratégie diplomatique est souvent considérée comme un échec tant pratique que moral. 

Aujourd’hui, les documents d’archives nous prouvent que chercher à apaiser Hitler était presque certainement voué à l’échec. Les Nazis étaient décidés à mener une guerre offensive et à conquérir des territoires. Cependant, il ne faut pas oublier que ceux qui condamnent Chamberlain ont souvent l’avantage du recul. Le Premier ministre, décédé en 1940, n’aurait jamais pu prévoir l’ampleur des atrocités commises par les Nazis et par d’autres au cours de la Seconde Guerre mondiale.