Après l'occupation du Luxembourg par les Allemands en mai 1940, la grande-duchesse du Luxembourg et son gouvernement se réfugièrent en Grande-Bretagne. Après une période d'administration militaire, le pays fut placé sous administration civile allemande et dirigée par Gustav Simon, le Gauleiter de la province allemande frontalière de Coblence-Trèves. En août 1942, l'Allemagne annexa officiellement le Luxembourg.

Plus de 3 500 Juifs vivaient au Luxembourg avant la guerre : une majorité d'entre eux avait émigré d'Europe de l'Est et plus de 1 000 Juifs allemands y avaient trouvé refuge. Les lois de Nuremberg furent appliquées au Luxembourg le 5 septembre 1940 et furent suivies d'autres dispositions anti-juives. Les Juifs furent en pratique encouragés à quitter le pays. Du 8 août 1940 au 15 octobre 1941 (date à laquelle les Allemands interdirent l'émigration) plus de 2 500 Juifs quittèrent le Luxembourg, pour la plupart à destination de la zone libre française. Beaucoup de ces Juifs furent plus tard déportés de France vers les camps de mise à mort de Pologne occupée.

Déportés juifs du Luxembourg, d’Autriche, et de Tchécoslovaquie lors de la déportation du ghetto de Lodz vers le camp d’extermination ...

Les autorités allemandes internèrent environ 800 Juifs restants à Fünfbrunnen, un camp de transit situé près de la ville de Ulflingen au nord du pays. Entre octobre 1941 et avril 1943, huit convois déportèrent 674 Juifs de Fünfbrunnen vers Lodz, Auschwitz et Terezin (Theresienstadt).

On ne connaît que 36 Juifs du Luxembourg qui survécurent aux camps nazis. Les estimations du nombre total de Juifs luxembourgeois victimes de la Shoah vont de 1 000 à 2 500. Ces chiffres incluent les Juifs tués dans les camps nazis, au Luxembourg ou après leur déportation de France.