La ville de Kamenets-Podolski, située en Ukraine occidentale, alors partie intégrante de l'Union soviétique. fut occupée par les troupes allemandes lors de l'invasion de Union soviétique en juin 1941.

La Hongrie, alliée de l'Allemagne, déclara la guerre à l'Union soviétique le 27 juin 1941. Peu de temps après, les responsables de l'agence chargée des étrangers vivant en Hongrie décida de déporter les Juifs d'origine étrangère. Il s'agissait pour l'essentiel de Juifs polonais et russes, mais il y avait aussi de nombreux réfugiés provenant d'Europe occidentale. Les Juifs incapables de justifier rapidement de leur nationalité hongroise étaient également exposés à ces mesures, et des Juifs hongrois furent ainsi également déportés. De nombreuses communautés juives furent intégralement déportées, notamment celles d'Ukraine transcarpathique (alors sous contrôle hongrois).

Les Juifs étaient chargés par les Hongrois dans des wagons de marchandise puis étaient acheminés jusqu'à Korosmezo situé près de la frontière magyaro-polonaise d'avant-guerre. De là, ils étaient transférés de l'autre côté de l'ancienne frontière avec l'Union soviétique pour être livrés aux Allemands. Au 10 août 1941, environ 14 000 Juifs avaient ainsi été déportés de Hongrie vers les territoires sous domination allemande. Plus tard au cours du mois d'août, 4 000 autres Juifs subirent le même sort. Les Juifs étaient alors encore souvent en famille et étaient forcés de marcher, sous la direction des Allemands, de Kolomyia à Kamenets-Podolski.

Les 27 et 28 août, des unités d'Einsatzgruppen (groupes mobiles d'extermination) stationnés à Kamenets-Podolski et des troupes commandées par le plus haut responsable de la SS et de la police pour la région Sud, le général SS Friedrich Jeckeln, procédèrent à des exécutions de masse de déportés juifs ainsi que de Juifs locaux. D'après le propre rapport de Jeckeln, 23 600 Juifs furent alors massacrés. Il s'agit du premier meurtre de masse à grande échelle inaugurant la mise en œuvre de la "Solution finale".