A la Conférence de Lausanne de 1932, l'Allemagne, la Grande-Bretagne et la France acceptèrent la suspension formelle des paiements des réparations qui avaient été imposées aux pays vaincus après la Première Guerre mondiale. Ainsi, lorsqu'Adolf Hitler devint chancelier d'Allemagne en janvier 1933, les dispositions financières du Traité de Versailles (l'accord de paix qui avait été conclu en juin 1919) avaient déjà été révisées. Hitler était déterminé à annuler les dispositions militaires et territoriales du traité encore en vigueur, ainsi qu'à inclure les populations ethniques allemandes dans le Reich en vue de la création d'un empire germanique en Europe.

Les forces armées allemandes s'engagèrent dans un programme secret de réarmement avant même la prise du pouvoir par les nazis. Par la suite, les nazis poursuivirent ce programme et développèrent rapidement la production d'armement. La conscription fut réintroduite le 16 mars 1935, en violation ouverte du Traité de Versailles. Au même moment, Hitler annonça l'augmentation des effectifs de l'armée allemande à plus de 500 000 hommes.

Par le Traité de Locarno de 1925, l'Allemagne avait reconnu à la fois l'inviolabilité de ses frontières avec la France et la Belgique, et la démilitarisation de la Rhénanie. Le 7 mars 1936, cependant, Hitler rejeta cet accord et donna l'ordre à l'armée allemande (la Wehrmacht) d'entrer en Rhénanie démilitarisée. Cette décision d'Hitler fut condamnée par la Grande-Bretagne et la France, mais aucune n'intervint.

Après une longue période d'intense propagande en Autriche, les troupes allemandes entrèrent dans le pays le 12 mars 1938, recevant le soutien enthousiaste de la plus grande partie de la population. L'Autriche fut incorporée à l'Allemagne le jour suivant. En avril, l'annexion (connue sous le nom d'Anschluss) fut rétroactivement approuvée, par un référendum manipulé, par 99% de la population autrichienne. Ni les Juifs, ni les Tsiganes ne furent autorisés à voter.

L'ACCORD DE MUNICH ET LA PARTITION DE LA TCHECOSLOVAQUIE

En 1938, Hitler brandit la menace d'une guerre en Europe si la région des Sudètes, zone frontalière de Tchécoslovaquie comprenant une majorité d'Allemands, n'était pas cédée à l'Allemagne. Les Premiers ministres français et britannique, le Duce italien et Hitler se réunirent lors d'une conférence à Munich, en Allemagne, les 29 et 30 septembre 1938, pendant laquelle ils acceptèrent l'annexion de la région des Sudètes par l'Allemagne en échange d'une promesse de paix d'Hitler. La Tchécoslovaquie, qui n'avait pas participé aux négociations, accepta sous la forte pression de la Grande-Bretagne et de la France.

Le 15 mars 1939, Hitler viola l'accord de Munich et lança une attaque contre l'Etat tchécoslovaque. Les provinces tchèques de Bohême et de Moravie furent occupées et le protectorat de Bohème-Moravie proclamé. La Slovaquie devint un Etat indépendant, étroitement allié au Reich. La Hongrie, qui avait déjà annexé des territoires en Slovaquie méridionale après la conférence de Munich, intégra dans ses frontières l'Ukraine transcarpatienne. La Tchécoslovaquie cessa d'exister.

Un peu plus d'une semaine plus tard, le 23 mars 1939, les troupes allemandes occupèrent soudainement le territoire autonome de Memel. La Lituanie fut incapable d'empêcher cette occupation. Hitler posa également des exigences territoriales à la Pologne au printemps 1939. Il exigea l'annexion de la ville libre de Dantzig à l'Allemagne, et un droit d'accès extraterritorial pour l'Allemagne, à travers le Corridor de Dantzig, jusqu'en Prusse orientale.

Convaincu que Hitler ne négocierait pas de bonne foi, la Grande-Bretagne et la France garantirent l'intégrité du territoire polonais contre une agression allemande. Hitler étant déterminé à attaquer la Pologne, l'Europe se trouva au bord de la guerre à la fin de l'été 1939.