En juin 1941, Richard fut enrôlé en service actif au sein de l'armée américaine. Après une période d'entraînement, on l'envoya en Europe. Il entra en Autriche en avril 1945. Une patrouille arriva au camp de Mauthausen et Richard fut désigné pour prendre le commandement du camp. Il regroupa les prisonniers qui avaient survécu dans le camp jusqu'à la libération, en mai 1945, et les conduisit dans deux hôpitaux de campagne. Après 35 jours passés à Mauthausen, il fut affecté dans les Alpes autrichiennes.
Mes docteurs m'avaient dit "Ecoute. Ces gens ont subi une forte privation de nourriture, et tu ne peux pas les nourrir trop au début." Alors, comme je l'ai dit, nous avons trouvé la réserve de pommes de terre, alors nous avons préparé une soupe de pommes de terre très liquide, la même qu'ils avaient mangée auparavant. L'élément le plus précieux de leur régime était le pain. Ils auraient pu vous couper la gorge pour un morceau de pain, aussi gros fut-il. Ils conservaient un peu de pain dans leurs vies. Nous avons trouvé une ancienne boulangerie, et certains prisonniers avaient été boulangers
avant et, vous n'allez pas le croire, mais vous savez tout ce raffût
ces derniers temps sur le pain à l'avoine et les céréales et toutes ces choses-là, je crois que c'est nous qui sommes à l'origine de tout ça. Parce que nous n'avions pas de blé et nous n'avions pas de levure. Mais nous avons commencé à faire du pain avec des céréales.
Et nous avons fait cuire des milliers et des milliers de miches, mais, bien sûr, quand les premières sont sorties de la boulangerie, enfin des fours, c'était juste des boules de pâte, sans levure ni sel d'aucune
sorte. Alors, nous les avons mises dans un grand entrepôt et nous les avons laissées jusqu'à ce qu'elles aient séché. Une fois sèches, nous commencions à distribuer à chaque prisonnier une tranche de pain. C'était la chose la plus précieuse qu'ils pouvaient recevoir. Alors, nous avons continué à constituer notre stock de pain, et il est arrivé un moment où nous leur avons donné deux tranches. Et puis le quart d'une miche de pain. Puis une demi-miche. Et ils sont venus et nous ont dit, "Nous ne voulons plus de pain. Nous n'en pouvons plus." [rire] On en a drôlement entendu parler.
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