Gross-Rosen

Le camp de concentration de Gross-Rosen fut créé, en août 1940, comme un sous-camp du camp de concentration de Sachsenhausen. Il fut nommé d'après le village voisin de Gross-Rosen (appelé aujourd'hui Rogoznica) situé à environ 60 km de Wroclaw (l'ancienne Breslau), dans l'ouest de la Pologne actuelle. Il devint un camp autonome en mai 1941.

LES SOUS-CAMPS DE GROSS-ROSEN

Les prisonniers furent tout d'abord employés principalement comme travailleurs forcés à la construction du camp et dans la carrière de granit voisine, appartenant à la SS. Du fait de l'importance croissante des prisonniers des camps de concentration dans la production d'armement, Gross-Rosen devint le centre d'un complexe industriel et le pôle administratif d'un vaste réseau d'au moins 97 sous-camps. Au 1er juin 1945, le complexe de Gross-Rosen comptait 76 728 prisonniers dont près de 26 000 femmes, juives pour la plupart. Ce fut l'une des plus grandes concentrations de femmes de l'ensemble du système concentrationnaire nazi.

Plusieurs centaines de Juifs furent détenus à Gross-Rosen entre 1940 et 1943. A la fin de l'année 1943, un afflux massif de Juifs provoqua une augmentation importante de la population. D'octobre 1943 à janvier 1945, 60 000 prisonniers juifs y furent déportés, pour la plupart de Pologne puis, à partir de mars 1944, de Hongrie. D'autres venaient d'Europe de l'Ouest et du Sud. Un grand nombre de ces Juifs venaient des 28 camps de travail forcé qui avaient fait partie du système de l'Organisation Schmelt en Silésie.

Les autres nouveaux prisonniers furent soumis au travail forcé et déployés dans le système de sous-camps de Gross-Rosen afin de participer à l'effort de guerre. Bon nombre de ces prisonniers travaillèrent dans des sociétés telles que Krupp, I.G. Farben et Daimler Benz. Les prisonniers juifs ne commencèrent à arriver dans le camp principal qu'à partir de l'automne 1944, avec l'évacuation d'Auschwitz.

L'un des sous-camps le plus connu de Gross-Rosen fut Brünnlitz, créé grâce aux efforts d'Oskar Schindler dans une ancienne usine textile. 1 100 prisonniers juifs, qui avaient travaillé pour Schindler à Cracovie-Plaszow, y furent envoyés après la fermeture de ce camp et purent ainsi survivre à la guerre.

LA LIBERATION DE GROSS-ROSEN

A l'approche des troupes soviétiques en janvier 1945, les Allemands commencèrent à évacuer le complexe de Gross-Rosen. Les sous-camps qui se trouvaient sur la rive orientale de l'Oder furent démantelés. Début février 1945, le camp principal fut évacué, suivi d'autres sous-camps. Environ 40 000 prisonniers, dont la moitié de Juifs, furent contraints de prendre part à des marches de la mort, avançant à pied vers l'ouest dans des conditions extrêmes. La plupart des survivants furent transportés par voie ferrée à Bergen-Belsen, Buchenwald, Dachau, Flossenbürg, Mauthausen, Dora-Mittelbau et Neuengamme — des camps situés à l'intérieur du Reich. De nombreux prisonniers moururent pendant les évacuations par manque de nourriture et d'eau. Les prisonniers qui étaient devenus trop faibles pour continuer furent tués. L'armée soviétique libéra le camp principal de Gross-Rosen le 13 février 1945.

On estime que parmi les 120 000 prisonniers qui passèrent par le réseau de camps de Gross-Rosen, 40 000 moururent à Gross-Rosen ou pendant l'évacuation du camp.

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