Ona Simaite, Joop Westerweel et Irena Sendlerowa
L'histoire de la Shoah ne se résume pas à l'indifférence, aux destructions et aux morts. Elle est également survie, résistance et courage. Face aux sévices et aux dangers, certains refusèrent de demeurer spectateurs et se lancèrent dans l'action, payant souvent leur engagement de leur vie. Ils proclamèrent ainsi la suprématie de la vie et le respect de l'humanité. Parmi eux:
ONA SIMAITE (1899-1970), Lituanie
Ona Simaite, une bibliothécaire de l'Université de Vilna, utilisa ses fonctions pour aider et sauver des Juifs du ghetto de la ville. Entrant dans le ghetto au prétexte de récupérer les livres empruntés par des étudiants juifs, elle apporta clandestinement des vivres, ainsi que d'autres provisions, et fit sortir en secret des documents littéraires et historiques. Arrêtée par les nazis en 1944, elle fut torturée, déportée à Dachau et plus tard transférée dans un camp d'internement dans le sud de la France. Après sa libération, elle resta en France.
JOOP WESTERWEEL (1899-1944), Pays-Bas
Enseignant dans une école pilote, Joop Westerweel aida à organiser l'évasion de jeunes Juifs quittant les Pays-Bas pendant l'occupation allemande. De décembre 1942 à 1944, son réseau de résistance achemina entre 150 et 200 Juifs vers la Belgique et la France, puis vers la Suisse et l'Espagne. Capturé par les nazis et emprisonné dans le camp de concentration de Vught, Joop Westerweel fut torturé mais refusa de livrer son réseau et ses contacts. Il fut exécuté le 1er août 1944.
IRENA SENDLEROWA (1916-2008), Pologne
Responsable de la section des enfants de la Zegota, le comité d'aide aux Juifs de la Résistance polonaise, la travailleuse sociale Irena Sendlerowa ("Jolonta") contribua à évacuer clandestinement plusieurs centaines d'enfants juifs du ghetto de Varsovie. Les cachant dans des orphelinats, des couvents, des écoles, des hôpitaux et des familles, elle fournit à chacun d'eux une nouvelle identité, inscrivant soigneusement en code leur véritable nom et le lieu de leur cachette afin que les survivants de leur famille puissent les retrouver après la guerre. Arrêtée à l'automne 1943 par la Gestapo (la police secrète de l'État allemand), Irena Sendlerowa fut condamnée à mort. Zegota la sauva avant l'exécution. Sous une nouvelle identité, elle continua son travail pour Zegota.