En 1945, l'Europe continentale émergea, brisée et transformée, de la domination allemande. L'une des conséquences de la défaite du Reich fut l'expansion du pouvoir soviétique et de son influence en Europe centrale. La victoire soviétique conduisit à un déplacement géographique considérable du territoire polonais et, finalement, à l'établissement d'une dictature communiste dans ce pays.

A la fin janvier 1945, presque toute la Pologne dans ses frontières d'avant-guerre avait été libérée par les forces soviétiques. Après la capitulation de l'Allemagne, les troupes soviétiques occupèrent la majorité de l'Europe de l'Est, y compris la Pologne. Suite aux décisions prises par le président américain Franklin D. Roosevelt, le premier ministre britannique Winston S. Churchill et le chef du parti communiste soviétique, Joseph Staline lors de la Conférence de Yalta (tenue en février 1945 en Crimée soviétique), l'Union soviétique conserva le territoire polonais qu'elle avait annexé après la partition de la Pologne en 1939 selon les clauses du pacte germano-soviétique.

La frontière orientale de la Pologne fut déplacée vers l'ouest. Il en résulta une perte de près de 180 000 km² de territoire polonais en faveur de l'Union soviétique. Cette perte fut cependant compensée par les territoires allemands de la Silésie, de la Poméranie, et de la partie sud de la Prusse orientale; sa frontière occidentale (définie en juillet 1945 par la conférence de Potsdam) longeait les cours de Oder et de son affluent la Neisse. La Pologne reçut ainsi plus de 105 000 km² de territoires allemands, y compris les mines de charbon silésiennes et le littoral de la Baltique. Cette modification territoriale des frontières polonaises déplaçait le pays vers l'ouest, le rapprochant du cœur de l'Europe. A l'issue de la Seconde Guerre mondiale, la taille de la Pologne fut néanmoins légèrement réduite en comparaison avec ses frontières de 1939.