Félix naquit dans une famille juive bien intégrée de Lublin, en Pologne. Son père était serrurier et sa mère chanteuse. A la suite de l'invasion allemande de la Pologne, le 1er septembre 1939, Félix partit à l'Est, à Rovno, puis à Lvov, alors sous occupation soviétique, où il fut accepté à l'école de médecine. Après l'invasion allemande de l'Union Soviétique, en juin 1941, Félix fut emmené dans un camp de travail. Il s'en évada et revint à Lublin, où il apprit que toute sa famille avait été placée dans le ghetto qui y avait été établi. Après la destruction du ghetto de Lublin, Félix, sa soeur et sa future épouse Lucine furent envoyés dans le ghetto de Majdan Tatarski. Félix, Lucine et son frère s'enfuirent et se cachèrent, pour arriver dans le ghetto de Varsovie où Félix et Lucine se marièrent. Ils partirent vers le côté "aryen" de Varsovie et obtinrent de faux papiers. Félix travailla pour la résistance au cours de l'insurrection des Polonais de Varsovie en 1944. Lucine et lui furent libérés par les forces soviétiques en janvier 1945. Ils émigrèrent aux Etats-Unis en octobre 1950.
L'Allemagne, malgré le pacte qu'elle avait conclu avec la Russie soviétique, avait envahi l'Est de la Pologne. Et la première chose qui est arrivée, les étudiants ukrainiens du dortoir savaient qui était le Juif, qui était l'étudiant juif. Ils m'ont attrapé, l'un de mes amis, un Ukrainien, m'a attrapé, m'a frappé violemment pour me faire sortir et m'a obligé à nettoyer le sol d'un pub qu'il avait ouvert pour les officiers allemands. Ensuite, j'ai été emmené dans un camp de travail, dans la rue Janowska à Lvov. Ce n'était pas un camp de concentration, c'était un camp de travail, mais la façon dont on nous traitait ressemblait à celle des camps de concentration. Nous étions étendus sur des caisses de bois, vraiment, pas sur des lits, non, sur des caisses, nous n'avions rien à manger et nous devions répondre à l'Appell [appel] à cinq heures du matin en hiver. Si nous ne pouvions pas nous tenir droits, ils nous frappaient, ils nous donnaient des coups de pieds devant, derrière, sur les côtés. On ne pouvait pas s'effondrer sinon ils nous tuaient. Alors, savoir, savoir, savoir qu'il ne fallait pas tomber, tout ce sang, me rappelait sans cesse qu'il fallait rester debout, et j'étais tellement engourdi au bout d'un moment que je ne sentais même plus les coups. Puis, vers sept heures du matin environ, nous partions vers la ville pour aller travailler. Quelques jours plus tard, je me suis dit qu'il n'y avait plus rien à attendre. Je me suis enfui. Et où vas-tu aller ? Vers le dortoir. C'était le seul endroit que je connaissais. J'y retrouvais trois de mes camarades, des étudiants juifs, qui se cachaient dans la cave. Comment je me suis enfui ? Je n'en sais rien. Pourtant ils avaient fouillé le bâtiment de fond en comble ; généralement, c'était la police ukrainienne et les Allemands. Nous avons ensuite décidé de partir vers l'est.
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