La ville de Salonique est située au nord de la Grèce. Après l'invasion et l'occupation de la Grèce en avril 1941, Salonique se retrouva en zone d'occupation allemande. Dès le début avril, les forces allemandes étaient déjà dans la ville.

Avant la Seconde Guerre mondiale, Salonique constituait la plus grande communauté juive de Grèce. Au début de l'occupation, la population juive s'élevait à environ 50 000 âmes, soit la moitié de la population. Dans la première semaine de l'occupation, les Allemands arrêtèrent les dirigeants de la communauté, expulsèrent des centaines de familles juives, saisirent leurs appartements, réquisitionnèrent l'hôpital juif qui désormais, servirait à l'armée allemande. Celle-ci s'empara de dizaines de milliers d'oeuvres appartenant au patrimoine culturel et artistique des organisations, synagogues et demeures juives, et les envoya en Allemagne.

A la mi-juillet 1942, les Allemands obligèrent 9 000 Juifs de citoyenneté grecque, âgés de 18 à 45 ans, à se rassembler Place de la Liberté (Plateia Eleftheria), où ils durent s'inscrire aux travaux forcés. Durant toute cette journée, les Allemands humilièrent et battirent ces hommes. Deux mille Juifs furent affectés aux travaux forcés pour l'armée allemande. Les autorités d'occupation demandèrent une rançon pour libérer ces Juifs. La communauté juive de Salonique réunit l'argent avec l'aide de la communauté d'Athènes. Elle dut aussi vendre le cimetière juif de la ville. (L'administration municipale de Salonique acheta le cimetière, brisa les pierres tombales pour en faire du matériel de construction et bâtit ensuite une université sur les lieux).

En février 1943, les autorités allemandes concentrèrent les Juifs de Salonique dans deux ghettos, l'un à l'est de la ville et l'autre dans le quartier du Baron de Hirsch, à l'ouest. Les Juifs étaient concentrés dans le quartier ouest, non loin de la gare, en prévision des déportations imminentes. De mars à août 1943, les Allemands déportèrent plus de 45 000 Juifs de Salonique au camp de mise à mort d'Auschwitz-Birkenau. Ils furent pour la plupart gazés dès leur arrivée à Auschwitz.

Les Juifs détenteurs de papiers ou de visas émis par des gouvernements neutres ne furent pas déportés. Plus de 300 Juifs ayant des papiers espagnols furent transférés en Espagne via le camp de Bergen-Belsen au nord de l'Allemagne. Certains Juifs s'échappèrent vers la zone d'occupation italienne ou vers la Palestine. Environ 500 Juifs de Salonique échappèrent aux déportations en fuyant par les montagnes avoisinantes où ils se joignirent aux partisans pour combattre les Allemands.

Après la guerre, il restait moins de 2 000 Juifs à Salonique. Entre 1941 et 1943, l'ancienne et florissante communauté juive de Salonique avait été anéantie.