L'idée de la création de l'United States Holocaust Memorial Museum (le musée du Mémorial de l'Holocauste des Etats-Unis ou USHMM) remonte à 1978. Il est à la fois un mémorial érigé en souvenir des millions de personnes assassinées pendant la Shoah et un institut de documentation et de recherche sur l'histoire de la Shoah. L'USHMM a acquis une renommée internationale et accueille chaque année deux millions de visiteurs.

Le 1er novembre 1978, le président Jimmy Carter constitua la Commission du Président sur la Shoah qui reçut pour mission de soumettre un rapport sur trois sujets majeurs : la création d'un mémorial en souvenir de ceux qui périrent dans la Shoah, la possibilité de sa réalisation ainsi que de son entretien grâce aux dons de la population américaine, et des recommandations sur la façon dont le pays pourrait commémorer chaque année une "Journée du souvenir" pour les victimes de la Shoah.

La Commission, présidée par l'écrivain rescapé de la Shoah Elie Wiesel, soumit son rapport au président Carter le 27 septembre 1979. Elle recommandait la création d'un mémorial comprenant trois éléments principaux : un musée-mémorial national, une fondation pour l'éducation et un comité de conscience. En 1980, le Congrès des Etats-Unis votait à l'unanimité la création du Conseil américain du mémorial de l'Holocauste chargé de créer un mémorial vivant en souvenir des six millions de Juifs et des millions d'autres victimes qui périrent durant la Shoah.

Un terrain de 0,77 ha situé à proximité du Mall de Washington fut alloué au musée par le gouvernement fédéral et le coût de sa construction — près de 200 millions de dollars — fut intégralement couvert par des dons privés. Symbolisant à la fois la mission du musée et l'Histoire qu'il transmet, deux bidons de lait remplis de terre et dec v cendres provenant de camps de concentration et de mise à mort où des millions de personnes périrent pendant la Shoah furent enterrés sur le site au cours de la cérémonie d'inauguration du 16 octobre 1985.

Un an plus tard, la 15ème rue qui borde l'une des entrées principales prévues pour le musée fut officiellement rebaptisée Place Raoul Wallenberg, en honneur du diplomate suédois qui mena l'une des entreprises de sauvetage les plus importantes et les plus réussies de la Shoah.

En octobre 1988, le président Ronald Reagan prit la parole au cours d'une cérémonie organisée pour la pose de la première pierre du musée. La construction commença en juillet 1989 et se termina en avril 1993. James Ingo Freed fut l'architecte du musée et la conception du bâtiment — qui s'inspire en partie des visites qu'il effectua sur un certain nombre de sites de la Shoah, notamment des camps de concentration et des ghettos — attira l'attention et reçu les louanges du monde entier avant même son ouverture.

Pendant les années de construction, un travail important fut accompli sur le contenu du musée : planification détaillée de l'exposition; acquisition des objets ; conception de tous les aspects de l'exposition permanente du musée afin de remplir à la fois sa mission et de présenter la Shoah de façon non édulcorée et pédagogique ; création de programmes culturels et scientifiques ; planification d'expositions temporaires, etc... Le directeur fondateur du musée, Jeshajahu (Shaike) Weinberg, dirigea cette phase décisive ainsi que les premières étapes de la mise en service du musée.

Plusieurs personnalités prirent la parole lors des cérémonies d'inauguration du 22 avril 1993, dont Bill Clinton, président américain, Chaim Herzog, président de l'Etat d'Israël, Harvey Meyerhoff, président du Conseil du mémorial de l'Holocauste ; et Elie Wiesel, lauréat du prix Nobel de la paix en 1986. Quelques jours plus tard, le 26 avril, le musée ouvrit officiellement ses portes au public ; le premier visiteur fut Sa Sainteté le Dalaï Lama du Tibet.

Peu après l'ouverture, le Conseil du mémorial — devenu le conseil d'administration du Musée — adopta une déclaration définissant la mission et les objectifs du musée. En 1994, le musée dédia le square de la place Raoul Wallenberg au général Dwight David Eisenhower et aux soldats qui combattirent sous ses ordres.

Le musée contient des espaces d'expositions permanentes et temporaires : "Souvenez-vous des enfants : l'histoire de Daniel" — une exposition pour les enfants et les familles qui relate l'histoire de la Shoah du point de vue d'un enfant vivant dans l'Allemagne nazie ; une vaste bibliothèque de recherche et des archives ; deux salles de conférences ; le Centre d'études historiques de la Shoah ; le Mur des enfants ; un centre informatique interactif ; des salles de classe ; la Salle du Témoignage ; un espace de commémoration, la Salle du Souvenir ; et un centre éducatif. L'exposition permanente sur la Shoah occupe trois étages du musée et, grâce à des documents historiques, des objets, des photographies, des séquences de films, des photographies historiques et personnelles, des témoignages audios et vidéos, présente l'histoire complète de la Shoah en trois sections distinctes : "l'agression nazie", "la solution finale" et "le dernier chapitre".

Les expositions temporaires du musée — dans la galerie Kimmel-Rowan et dans un autre espace d'exposition jouxtant le Centre éducatif Gonda — présentent de façon détaillée certains aspects de l'histoire de la Shoah. Ont notament été présentées les expositions suivantes : Les Jeux olympiques nazis : Berlin 1936 , Evasion et Sauvetage, Libération, L'histoire secrète du ghetto de Kaunas, L'art et la politique d'Arthur Szyk, Les persécutions nazies à l'encontre des homosexuels 1933-1945, Lutter contre les feux de la haine, L'Amérique et les autodafés nazis, Anne Franck, l'auteur : une histoire inachevée, Vivre dans l'ombre : les enfants cachés et la Shoah, et La médecine de la mort : la création de la race dominante.

Depuis son ouverture, les expositions itinérantes et les programmes publics du musée ont permis de mettre les ressources de l'institution à disposition de plusieurs dizaines de villes des Etats-Unis. Une Journée du souvenir est désormais organisée tous les ans, au mois d'avril, dans l'ensemble du pays. En outre, le site Internet du musée contient de très nombreuses ressources, notamment l'encyclopédie de la Shoah, des pages consacrées à des sujets d'actualité, les catalogues et la reproduction des collections documentaires et photographiques du musée, les exposés du Comité de conscience et les versions en ligne des expositions anciennes et actuelles.