Lorsque Agnès était adolescente, elle fréquentait la prestigieuse école privée Baar Madas de Budapest, dirigée par l'Eglise réformée hongroise. Bien qu'elle fut la seule étudiante juive, les parents d'Agnès pensaient que l'éducation supérieure qu'elle y recevait était importante pour elle. Le père d'Agnès, importateur de textiles, encourageait sa fille à penser par elle-même.
1933-39 : En 1936, j'étudiais les techniques de l'enseignement avec la Signora Maria Montessori en Italie et décrochais mon diplôme, ce qui me permit d'enseigner. Espérant améliorer mon français, je partis pour la Suisse en 1939. Le 9 septembre, tandis que je nageais avec des amis dans le Lac de Genève, je fis la connaissance de Juifs polonais qui participaient à un congrès sioniste. Soudain, la nouvelle éclata : l'Allemagne avait écrasé la Pologne. Terrorisés et toujours en maillot de bain, les Polonais se précipitèrent pour tenter de joindre leurs familles.
1940-44 : A Budapest, en 1944, je travaillais pour Raoul Wallenberg, un diplomate suédois qui oeuvrait pour sauver les Juifs. Au mois de décembre de cette même année, les fascistes ordonnèrent l'exécution des Juifs sur les rives du Danube. Les Juifs furent attachés par groupes de trois et la personne qui se trouvait au centre était abattue ; ainsi, tous les trois tombaient dans le fleuve et s'y noyaient. Wallenberg demanda aux membres de son personnel : « Qui sait nager ? » Je me suis désignée. Nous nous sommes précipités au bord de l'eau et lorsqu'un groupe est tombé, nous avons plongé dans l'eau glacée du fleuve. Nous avons sauvé 50 personnes. Plus tard, je suis tombée malade et suis restée dans le coma pendant un jour et demi.
Après la guerre, Agnès partit pour la Suède puis l'Australie et s'installa aux Etats-Unis en 1951. Par la suite, elle consacra sa vie à écrire sur Raoul Wallenberg et à enseigner ses préceptes et ses actions.
Voir le document