La famille de Miso vivait à Topol'cany. La Garde Hlinka (les fascistes slovaques) s'emparèrent de la ville en 1939. En 1942, Miso fut déporté dans le camp de Novaky dirigé par les Slovaques. Plus tard cette même année, il fut déporté dans le camp d'Auschwitz en Pologne. Il fut tout d'abord contraint de travailler dans les ateliers de Buna puis dans le détachement "Kanada" de Birkenau, affecté au déchargement des convois qui arrivaient. A mesure que les Alliés avançaient, fin 1944, les prisonniers furent transférés vers des camps en Allemagne. Miso s'évada au cours d'une marche vers la mort au départ de Landsberg et fut libéré par les forces américaines.
Il s'appelait Hans Lipski. C'était Letton, un nationaliste letton. Il était garde SS à Auschwitz. Il s'occupait de mettre les convois arrivants
sur les voies de garage. C'était un meurtrier. C'était un tueur. Pour lui, je me souviens, pas seulement de lui mais des gens comme lui, quand les convois arrivaient... et nous prenions quelquefois les enfants, nous les faisions descendre du train, du wagon à bestiaux. Je me souviens que l'un de ces gars tenait un petit enfant, un petit bébé, et il a sorti son pistoler et a abattu le bébé dans les mains du prisonnier. Il y en avait un autre, Unterscharfuehrer [Sergent] Otto. Il y avait un Graf, et encore un autre qui s'appelait Hans. Hans sifflait des airs d'opéra et
tout en sifflant, il tuait ces pauvres gens qui descendaient du
train. Sur les voies. Sur la voie de garage. Ce type chantait et tuait. Je l'ai vu une fois taper dans un gamin comme dans un ballon de football, parce que l'enfant pleurait. Un coup de pied alors qu'il était dans les bras de sa mère. Et Hans Lipski était garde. Ce n'était pas un officier, c'était juste un garde. Un assassin comme la plupart d'entre eux. Et la plupart de ces gens, ceux qui surveillaient les rails et les voies de garage, avaient bu avant de venir alors ils étaient ragaillardis, alors ils pouvaient mieux faire ce travail. C'était leur ration, c'était leur
biberon. Et je me souviens qu'ils avaient des flasques de whisky et ils en buvaient juste assez pour être pratiquement immunisé contre tout ce qui se passait.
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