Dezso naquit au sein d'une famille juive à Budapest. Son père était un ancien violoniste. Deszo obtint un diplôme universitaire d'anglais et devint professeur. Il rédigea un certain nombre de manuels de grammaire pour les collèges. En 1914, il épousa Iren Hajdu, une mathématicienne. Le couple eut deux enfants : une fille, Eva, née en 1918 et un fils, Pal, né sept ans plus tard.
1933-39 : Je crains le pire maintenant que le Premier Ministre Teleki a repris le pouvoir. Il y a dix-neuf ans, en 1920, il avait fait promulguer une loi qui limitait les admissions de Juifs dans les collèges et les universités à six pour cent - mes enfants ont toujours craint d'obtenir des bonnes notes ! A présent, Teleki et d'autres personnes de droite viennent d'adopter une nouvelle loi qui oblige les professeurs des écoles publiques juives à quitter leurs postes. Je dois donc prendre ma retraite anticipée.
1940-44 : J'ai 59 ans aujourd'hui et Pal et moi sommes allés voir Eva. L'an dernier, en 1943, Eva a été arrêtée pour propagande communisme et envoyée en prison. Elle a attrapé la tuberculose et elle a été placée dans un sanatorium à l'extérieur de Budapest. Lorsque nous sommes arrivés, elle nous apprit ce qu'elle venait d'entendre - Les Allemands nous envahissaient ! Elle insista pour que nous partions immédiatement en passant par les bois. Elle craignait qu'en prenant le bus sur la route principale, les Allemands nous arrêtent. Nous nous sommes dit au revoir puis nous avons filé à travers bois.
Plus tard cette année-là, les fascistes hongrois enrôlèrent Deszo dans une section de travail forcé. Il mourut peu de temps avant la fin de la guerre au cours d'une marche forcée depuis Budapest.
Voir le documentKornelia était surnommée Nelly. C'était l'aînée des deux filles d'une famille juive vivant à Budapest. Son père avait combattu au sein de l'armée hongroise au cours de la Première Guerre Mondiale. Kornelia fréquenta l'école publique puis travailla comme comptable dans une fabrique de savons. En 1928, elle épousa Miksa Deutsch, un homme d'affaires qui officiait dans le commerce de montres.
1933-39: Le mari de Kornelia était pratiquant et les trois enfants des Deutsche fréquentaient des écoles juives. Miksa et son frère étaient les seuls distributeurs de montres suisses en Hongrie, et leurs affaires étaient florissantes. En mai 1939, le gouvernement hongrois commença à limiter le nombre de Juifs autorisés à travailler, contraignant les Deutsche à renvoyer certains de leurs employés Juifs.
1940-44: En 1940, Miksa fut conscrit au service du travail obligatoire de l'armée hongroise. Par la suite, il fut obligé d'abandonner la direction de l'entreprise familiale à l'un des frères du premier ministre hongrois. Comme l'Allemagne occupait Budapest en mars 1944, les Juifs reçurent l'ordre de s'installer dans des maisons marquées de l'Etoile jaune. En octobre 1944, les fascistes hongrois commencèrent leurs rafles des Juifs qui vivaient dans ces maisons. On proposa à Kornelia un emploi dans un orphelinat par l'entremise de l'ambassade de Suisse. Mais le 15 novembre, avant même d'avoir pris son poste, elle fut arrêtée lors d'une rafle.
Kornelia s'évada mais fut reprise et déportée dans le camp de concentration de Ravensbrück, en Allemagne, où elle périt. Ses trois enfants survécurent à la guerre.
Voir le documentLorsque Agnès était adolescente, elle fréquentait la prestigieuse école privée Baar Madas de Budapest, dirigée par l'Eglise réformée hongroise. Bien qu'elle fut la seule étudiante juive, les parents d'Agnès pensaient que l'éducation supérieure qu'elle y recevait était importante pour elle. Le père d'Agnès, importateur de textiles, encourageait sa fille à penser par elle-même.
1933-39 : En 1936, j'étudiais les techniques de l'enseignement avec la Signora Maria Montessori en Italie et décrochais mon diplôme, ce qui me permit d'enseigner. Espérant améliorer mon français, je partis pour la Suisse en 1939. Le 9 septembre, tandis que je nageais avec des amis dans le Lac de Genève, je fis la connaissance de Juifs polonais qui participaient à un congrès sioniste. Soudain, la nouvelle éclata : l'Allemagne avait écrasé la Pologne. Terrorisés et toujours en maillot de bain, les Polonais se précipitèrent pour tenter de joindre leurs familles.
1940-44 : A Budapest, en 1944, je travaillais pour Raoul Wallenberg, un diplomate suédois qui oeuvrait pour sauver les Juifs. Au mois de décembre de cette même année, les fascistes ordonnèrent l'exécution des Juifs sur les rives du Danube. Les Juifs furent attachés par groupes de trois et la personne qui se trouvait au centre était abattue ; ainsi, tous les trois tombaient dans le fleuve et s'y noyaient. Wallenberg demanda aux membres de son personnel : « Qui sait nager ? » Je me suis désignée. Nous nous sommes précipités au bord de l'eau et lorsqu'un groupe est tombé, nous avons plongé dans l'eau glacée du fleuve. Nous avons sauvé 50 personnes. Plus tard, je suis tombée malade et suis restée dans le coma pendant un jour et demi.
Après la guerre, Agnès partit pour la Suède puis l'Australie et s'installa aux Etats-Unis en 1951. Par la suite, elle consacra sa vie à écrire sur Raoul Wallenberg et à enseigner ses préceptes et ses actions.
Voir le documentEva était peu touchée par la guerre jusqu'à ce qu'en 1944 les Allemands occupent Budapest. Le père d'Eva était un membre éminent de la communauté juive et la famille put conserver son appartement, situé dans un immeuble frappé de l'Etoile jaune (une maison destinée aux Juifs). En octobre, les parents d'Eva obtinrent des documents de protection émanant de Raoul Wallenberg, mais la famille décida de ne pas séjourner dans une maison suédoise en sécurité. Ils se cachèrent aux alentours et dans Budapest jusqu'à la libération de la ville par les Soviétiques en 1945.
Voir le documentEn 1939, Agnès se trouvait en Suisse où elle apprenait le français. Elle revint à Budapest en 1940. Après le début de l'occupation de la Hongrie en 1944, Agnès trouva refuge auprès de l'ambassade de Suède. Elle commença alors à travailler pour le diplomate suédois Raoul Wallenberg dans sa tentative de sauvetage des Juifs de Budapest, entre autres en leur distribuant des laissez-passer de complaisance (Schutzpaesse). Lorsque les Soviétiques entrèrent dans Budapest, Agnès décida d'aller en Roumanie. Après la guerre, elle se rendit en Suède et en Australie avant de s'installer aux Etats-Unis.
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