Arlette Waldmann

La mère d'Arlette était juive-russe et son père juif-roumain. Ils avaient fait médecine ensemble à Paris. Après avoir terminé leurs études, ils se marièrent et décidèrent d'ouvrir un cabinet à Broncourt (Haute-Marne), un village de 300 habitants dans le nord de la France.

1933-1939 : Le père d'Arlette était un docteur à l'ancienne, qui faisait des visites à domicile, d'abord à bicyclette, puis en moto et finalement en voiture. Ses patients avaient hâte de le voir et l'estimaient beaucoup, lui offrant toujours un café et du schnaps. Même après la naissance d'Arlette en 1937, sa mère continua à soigner les malades qui venaient au cabinet. À cette époque, les grands-parents maternels d'Arlette vivaient avec eux, et aidaient à s'occuper d'elle.

1940-1944 : Arlette avait presque 3 ans quand les Allemands occupèrent son village. Les soldats saisirent la maison de brique à côté du domicile de la famille. Ils partageaient le jardin et Arlette jouait parfois avec eux. Le dimanche, elle allait à la messe pour que les soldats ne se doutent pas qu'elle était juive. Ça lui plaisait d'être catholique : elle était rassurée de savoir que Jésus aime les petits enfants et en prend soin. Un jour cependant, elle se signa devant sa mère à la maison. Celle-ci ne fut pas contente du tout, et Arlette ne comprenait pas pourquoi. Tout cela était bien confus.

Après la guerre, les Waldmann ont déménagé à Paris. Pour Arlette, qui avait alors 10 ans, ce fut difficile de pratiquer leur religion. Il lui fallut des années pour accepter son identité en tant que juive.