Après l'annexion de l'Autriche en 1938, Léo tenta de fuir. Il atteignit la Belgique. En 1940, il fut déporté dans le camp de St.-Cyprien, en France, mais s'en évada. En 1942, Léo put passer clandestinement en Suisse mais il fut arrêté et renvoyé en France, cette fois-ci dans les camps de Rivesaltes et de Drancy. Lui et l'un de ses amis s'échappèrent d'un train qui les déportait vers Auschwitz, en Pologne. Léo rejoignit la résistance française en 1943. Il arriva aux Etats-Unis en 1947.
Nous sommes arrivés à Drancy et on nous a fouillés. La fouille à Drancy était une première étape, une vraie deshumanisation. D'abord, quand nous sommes arrivés là, les visages que nous avons croisés, les yeux pleins de questions, et de nombreuses questions, "D'où venez-vous ? C'est comment dehors ? Qu'en pensez- vous ?" et "Quelles sont les nouvelles ?" Tout le monde se regroupait autour du nouveau groupe d'arrivants parce qu'ils pouvaient avoir quelque chose à transmettre, et nous sommes passés de baraquement en baraquement pour la fouille, ce qui voulait dire également qu'ils vous prenaient votre montre, vos bagues, certains effets personnels, de l'argent. Et ils avaient un autre truc psychologique, ils vous donnaient un reçu en échange de ce qu'ils vous avaient pris, en vous donnant un conseil, "Ne le perds pas parce que tu ne récupèreras rien sinon. C'est ton reçu, il porte un numéro." Il y avait un numéro dessus. Rendez-vous compte.
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