Sandor (Shony) Alex Braun décrit comment il jouait du violon pour les gardes SS à Dachau, les deux prisonniers qui l'avaient précédé ayant été tués

Lorsque je suis sorti du baraquement, je me suis dit que quand mon tour viendrait, je jouerais, ce qui me convenait bien. J'allais jouer une sonate de Dvorak, que j'ai en fait jouée, que j'ai en fait jouée par la suite à Radio Munich, une composition de Kreisler. Mais quand j'ai vu ce que j'ai vu, avec mon violon dans la main, mon esprit s'est entièrement vidé. Plus rien, le vide. Et je me suis dit, "Mon Dieu, comment cette sonate débute-t-elle ? Comment, comment, comment le morceau de Keisler commence-t-il ? Mon Dieu, comment toute cette musique commence-t-elle ?" Je ne pouvais penser à rien. Et là, j'ai remarqué du coin de l'oeil que cet assassin de Kapo avait à nouveau sorti sa barre de fer et marchait vers moi. Et j'ai su que j'allais me faire tuer. Je l'ai su. Alors, ma main droite et ma main gauche ont commencé soudain à bouger en parfaite harmonie. Et le Danube Bleu de Strauss est sorti de mon violon. De là à savoir comment ? Je n'avais même pas pensé au Danube Bleu. Jamais. Je l'avais entendu, en fait, je ne l'ai même, j'ai horreur de l'admettre, je ne l'avais jamais joué vraiment. Je l'avais entendu de nombreuses fois interprété par les Tsiganes, et par mon frère qui était un accordéoniste fabuleux dans l'orchestre de son école. Mais je n'avais pas le droit de jouer autre chose que du classique. Et le Kapo a regardé, stupéfait les SS, "Dois-je lui flanquer une raclée ? Quand dois-je le frapper ?" Au lieu de ça, le SS fredonnait la mélodie et il battait la mesure avec les doigts -- comme ça, 1, 2, 3, 1, 2, 3. Et il souriait et, "Laisse-le vivre."