Surnommé Monek, Martin était l’aîné des deux enfants de parents juifs. Ils vivaient dans la grande ville de Tarnow. Sa mère était une citoyenne américaine qui avait grandi en Pologne. Son père travaillait au service fiscal de la ville. Enfant, Martin aimait collectionner les timbres et attraper les lézards. Ses parents voulaient qu’il devienne pharmacien, mais lui voulait devenir artiste.
1933-39 : Lorsque les Allemands occupèrent Tarnow en septembre 1939, j’avais 10 ans. Les soldats, dans leurs beaux uniformes, étaient polis. Mais ils commencèrent alors à obliger les Juifs à nettoyer à mains nues le crottin de cheval qui jonchait les rues. Allant voir mon rabbin pour suivre un cours durant le shabbat, je trouvais des Allemands en train de lui asséner des coups de pied. En hébreu, il me lança : "Cours!" Alors que je m’enfuyais, j’entendis un coup de feu. Le rabbin Wrubel était mort.
1940-44 : En 1940, on nous expulsa de notre appartement. Après que les Allemands aient commencé à rafler les Juifs pour les déporter, mon père et mon oncle creusèrent deux cachettes sous le plancher de la scierie de mon oncle. La veille de la nouvelle déportation, nous nous cachâmes sous le plancher. Etendus sur le dos, dans le noir pendant quatre jours, nous entendions crier, tirer et les chiens aboyer. Au cours de la rafle, nous avons entendu deux Polonais, juste au-dessus de nous, essayer d’attraper des Juifs. L’un d’entre eux urina sur nous sans même savoir que nous étions là. Lorsque le calme revint enfin, nous sortîmes.
Martin fut déporté vers le camp de Bergen-Belsen et fut libéré par les troupes américaines, le 13 avril 1945. Il émigra aux Etats-Unis en 1947.
Voir le documentKalman était l'un des sept enfants nés dans une famille juive pratiquante dans la ville de Tarnow. Il fréquentait l'école publique le matin et l'école religieuse l'après-midi. Le père de Kalman possédait une fabrique de savon fabriqué sous contrôle religieux, de bougies de shabbat et de cierges pour les autels des églises. Les Goldberg vivaient au-dessus de la fabrique, qui se situait dans un quartier à majorité juive.
1933-39 : Les Allemands occupèrent Tarnow le 8 septembre 1939. Le lendemain, ils incendièrent les synagogues. L'une d'elles, construite avec des pierres provenant de Palestine, fut détruite à la dynamite. Notre fabrique resta ouverte ; a ce moment-là, les matières premières dont nous avions besoin étaient encore disponibles. On nous ordonna de fabriquer du savon pour l'armée allemande et nous fournissions également les orphelinats et les hôpitaux. Une fois par mois, nous distribuions du savon aux gens. Ils venaient directement à la fabrique pour avoir leur ration.
1940-45 : En 1942, je fus déporté au camp de travail de Plaszow labor où je travaillais comme mécanicien. Lorsque le système électrique d'un camion que nous avions réparé tomba en panne, les mécaniciens furent accusés de sabotage et condamnés au peloton d'exécution. On nous emmena dans la prison du camp où nous priâmes et attendîmes la mort. Notre contremaître, M. Warenhaupt, fit appel aux autorités du camp, arguant que nos compétences étaient nécessaires au bon fonctionnement du camp. Notre condamnation à mort fut annulée. Pour la remplacer, nous reçûmes 100 coups de fouet chacun sur le dos et les fesses.
Kalman fut déporté dans deux autres camps avant la fin de la guerre et survécut. Le contremaître qui lui avait sauvé la vie rejoignit les partisans et fut tué. Kalman émigra aux Etats-Unis en 1946.
Voir le documentLes Allemands occupèrent Tarnow en 1939. En 1940, Martin et sa famille furent expulsés de leur appartement. Au cours du premier massacre de Juifs, Martin se cacha dans un grenier. La famille se cacha pour échapper à deux autres rafles. En mai 1943, ils furent inscrits sur une prétendue liste d'échange contre des prisonniers de guerre allemands, car la mère de Martin était née aux Etats-Unis. On les emmena par le train à Cracovie puis, de là, dans le camp de concentration de Bergen-Belsen. Martin fut libéré en 1945 et il partit s'installer aux Etats-Unis en 1947.
Voir le documentLeah grandit à Praga, dans la banlieue de Varsovie, en Pologne. Elle était membre actif du mouvement de la jeunesse sioniste, le Ha-Shomer ha-Tsa'ir. L'Allemagne envahit la Pologne en septembre 1939. Les Juifs furent obligés de vivre dans le ghetto de Varsovie, que les Allemands fermèrent en novembre 1940. Dans le ghetto, Leah vivait avec un groupe de membres du Ha-Shomer ha-Tsa'ir. En septembre 1941, elle et d'autres membres du groupe s'évadèrent du ghetto pour se rendre dans une ferme du Ha-Shomer ha-Tsa'ir à Zarki, près de Czestochowa, en Pologne. En mai 1942, Leah devint courrier pour la résistance, utilisant de faux papiers polonais et faisant la navette entre le ghetto de Cracovie et le camp de Plaszow non loin de là. Comme les conditions empirèrent, elle s'enfuit vers Tarnow mais décida bientôt de revenir à Cracovie. Leah se fit également passer pour une Polonaise non juive à Czestochowa et à Varsovie et fut courrier pour le Comité National Juif et l'Organisation de Lutte Juive (ZOB). Elle combattit au sein d'une unité juive de l'Armia Ludowa (Armée Populaire) au cours du soulèvement polonais de Varsovie, en 1944. Leah fut libérée par les forces soviétiques. Après la guerre, elle aida des gens à émigrer de Pologne, puis partit en Israël avant de s'installer aux Etats-Unis.
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