Les Juifs sont présents en Europe depuis plus de deux mille ans. La publication annuelle American Jewish Yearbook évalue à 9,5 millions la population juive totale en Europe en 1933. Cela représente plus de 60 % de la population juive mondiale, estimée alors à 15,3 millions. La plupart d'entre eux résident en Europe de l'Est, avec environ 5,5 millions en Pologne et en Union soviétique. Avant la prise de pouvoir des nazis en 1933, le continent a une culture juive dynamique et très développée. En un peu plus d'une décennie, la majorité du territoire va être conquis, occupé ou annexé par l'Allemagne. La plupart des Juifs européens — deux sur trois — périssent.
Voir le documentÀ la conférence de Wannsee à Berlin en janvier 1942, la SS (garde d'élite de l'État nazi) et des représentants gouvernementaux allemands estiment que la « Solution finale », le plan nazi d'extermination de tous les Juifs d'Europe, concernerait 11 millions de Juifs sur le continent, pays non occupés inclus, comme l'Irlande, la Suède, la Turquie et la Grande-Bretagne. Les Juifs d'Allemagne et d'Europe occupée sont déportés par train vers les centres de mise à mort en Pologne occupée, où ils sont tués. Les Allemands tentent de dissimuler leurs intentions et qualifient les déportations de « relocalisation » vers l'Est. On explique aux victimes qu'on les emmène dans des camps de travail, mais en réalité, à partir de 1942, la déportation, pour la plupart des Juifs, n'a d'autre signification que l'envoi en centre de mise à mort et une fin certaine.
Voir le documentLes camps de mise à mort (également appelés « camps d'extermination » ou « camps de la mort ») étaient conçus pour la mise en œuvre du génocide. Entre 1941 et 1945, les nazis établirent six camps de mise à mort sur l'ancien territoire polonais : Chelmno, Belzec, Sobibor, Treblinka, Auschwitz-Birkenau (qui faisait partie du complexe d'Auschwitz) et Majdanek. Chelmno et Auschwitz furent établis dans des zones annexées à l'Allemagne en 1939. Les autres camps (Belzec, Sobibor, Treblinka et Majdanek) furent établis sur le territoire du Generalgouvernement (gouvernement général) de Pologne. Auschwitz et Majdanek fonctionnaient aussi comme camps de concentration et de travaux forcés. L'écrasante majorité des victimes des camps de mise à mort étaient juives. On estime que 3,5 millions de Juifs furent tués dans ces six camps, dans le cadre de la Solution finale. Les autres victimes incluaient des Tsiganes et des prisonniers de guerre soviétiques.
Voir le documentAu cours de la Seconde Guerre mondiale, les Allemands établissent des ghettos, principalement en Europe de l'Est (entre 1939 et 1942) ainsi qu'en Hongrie (en 1944). Ce sont les districts clôturés d'une ville où les juifs sont forcés de vivre dans des conditions misérables. Pour les Allemands, ils représentent une mesure provisoire visant à contrôler, isoler et séparer les Juifs du reste de la population. À partir de 1942, après avoir décidé de les exterminer, les Allemands procèdent à la destruction systématique des ghettos et déportent les Juifs vers des centres de mise à mort, où ils sont tués.
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Peu après la nomination de Hitler au poste de chancelier en janvier 1933, les premiers camps de concentration en Allemagne sont établis par les sections d'assaut (SA) et la police, qui veulent gérer les masses de gens arrêtées comme prétendus opposants politiques du régime. Les camps sont disséminés au niveau local dans tout le pays. Petit à petit, la plupart sont démantelés et remplacés par une organisation concentrationnaire centralisée, sous la compétence exclusive de la SS (Schutzstaffel, garde d'élite de l'État nazi). En 1939, sept camps ont ainsi été mis en place. En plus de Dachau, il y a Sachsenhausen (1936) au nord de Berlin, Buchenwald (1937) près de Weimar, Neuengamme (1938) près de Hambourg, Flossenbürg (1938), Mauthausen (1938) et Ravensbrück (1939).
Voir le documentLe réseau ferré européen joue un rôle crucial dans la mise en œuvre de la Solution finale. Les Juifs d'Allemagne et d'Europe occupée sont déportés par train vers les centres de mise à mort de Pologne, où ils sont tués. Les Allemands tentent de dissimuler leurs intentions et qualifient les déportations de «relocalisation» vers l'Est. On explique aux victimes qu'on les emmène dans des camps de travail, mais en réalité, à partir de 1942, la déportation, pour la plupart des Juifs, n'a d'autre signification que l'envoi en centre de mise à mort. À cette échelle, cela nécessite la coordination de nombreux organismes gouvernementaux allemands, notamment le RSHA (l'Office central de sécurité du Reich), le ministère des Transports et celui des Affaires étrangères. Le premier coordonne et dirige les déportations, le deuxième organise les horaires, et le dernier se charge de négocier avec les États alliés qui leur livrent les Juifs.
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