Olga naquit dans une famille nombreuse juive de la province de Bessarabie, celle-ci faisait encore partie de l’Empire Russe. En 1918, la province fut annexée par la Roumanie. A 12 ans, Olga fut arrêtée pour la première fois pour avoir participé à une grève dans l’usine de matelas où elle travaillait. Malgré son jeune âge, elle fut incarcérée et frappée.
1933-39 : Olga était un membre actif du syndicat ouvrier local et savait se faire entendre. Elle avait été arrêtée et emprisonnée si souvent qu’elle considérait cela comme les risques du métier. En 1938, elle se rendit en France où elle travailla avec des résistants français de gauche, les aidant à faire parvenir des armes aux Républicains espagnols dans leur lutte contre le fascisme. Juste avant que les Allemands n’envahissent la Pologne en 1939, elle donna naissance à une petite fille, Dolorès.
1940-44 : La France tomba sous le joug de l’armée allemande en 1940. Olga confia sa fille à une famille française et rejoignit le groupe de résistance armée, Franc-Tireurs et Partisans, pour combattre les Allemands. Elle assemblait des bombes et participait au transport des explosifs utilisés pour faire dérailler les trains qui convoyaient les troupes allemandes et leurs approvisionnements. Le 6 novembre 1943, elle fut arrêtée lors d’une descente de la Gestapo. Elle fut torturée mais ne révéla aucune information. Même après sa condamnation à mort, ils continuèrent à l’interroger et à la torturer.
Olga fut transférée vers une prison de Stuttgart où elle fut jugée à nouveau et condamnée à mort. Le 10 mai 1944, le jour de ses 32 ans, Olga fut décapitée.
Voir le documentBoria est né dans une famille juive qui vivait dans la province de Bessarabie alors qu'elle faisait encore partie de l'Empire Russe. A la suite de l'annexion de la province à la Roumanie en 1918, la vie des 200 000 Juifs de Bessarabie se compliqua fortement. Soumis à des lois antisémites et à des pogroms toujours plus nombreux, bien que sous gouvernement de la Russie tsariste, de nombreux Juifs de Bessarabie émigrèrent à l'étranger ou cherchèrent refuge dans des villages soviétiques.
1933-39 : Boria prit une part active au sein d'un groupe communiste révolutionnaire local et fut incarcéré à plusieurs reprises. Après s'être installé à Paris fin 1938, il rejoignit les Brigades Internationales pour se battre aux côtés des républicains espagnols dans leur guerre contre le fascisme. Après la fin de leur guerre, en mars 1939, il s'enrôla dans l'armée française pour combattre les nazis. Mais, pour cause de maladie, il fut incapable de servir et fut réformé.
1940-44 : Peu après que la France fut tombée aux mains des Allemands en mai 1940, Boria fut interné au camp de détention de Rivesaltes, au sud de la France. Il s'échappa en 1941 et se rendit à Paris. Là-bas, il dirigea un groupuscule de la résistance juive. Ils posaient des explosifs dans les immeubles occupés par les Allemands, dans toute la ville. Boria supervisait l'assemblage des bombes et il mit sur pied un atelier et un dépôt d'explosifs au Quartier Latin. Il fut arrêté au cours d'une descente de police le 26 juin 1943. Il fut torturé mais ne parla pas.
Boria fut condamné à mort le 20 septembre 1943. Il fut passé par les armes le mardi 1er octobre, date du Jour de l'an juif. Boria avait vingt-huit ans.
Voir le documentLorsque Wolf était petit, sa famille partit s’installer en France pour fuir l’instabilité économique en Pologne et l’antisémitisme croissant. Peu après leur installation à Paris, son père trouva un emploi dans la construction et Wolf fréquenta l’école primaire.
1933-39 : Wolf se sentait chez lui à Paris, mais il adorait écouter ses parents se remémorer l’automne à Krasnik et les voyages à Lublin. Hitler avait envahi la Pologne en 1939. Les Wajsbrot avaient eu connaissance de l’existence des camps d'extermination et des déportations massives des Juifs. Les parents de Wolf ne parlèrent plus du passé. Wolf obtint son certificat d’études et, à quatorze ans, il commença son apprentissage de la mécanique.
1940-44 : Les Allemands arrivèrent en France au début de l’année 1940 et, en juin, ils occupèrent Paris. Les Wajsbrot échappèrent à plusieurs rafles de Juifs mais, le 16 juillet 1942, les parents de Wolf furent arrêtés et déportés. A dix-sept ans, il rejoignit le groupe de résistance armée, Franc-Tireurs et Partisans, pour lutter contrer l’occupation allemande. Il aida à poser deux bombes dans une rue de Paris, tuant de nombreux officiers et soldats allemands. A l’automne 1943, il fut arrêté.
Wolf fut jugé par les autorités allemandes en février 1944. Reconnu coupable et condamné au peloton d’exécution, Wolf fut passé par les armes le 21 février 1944. Il avait dix-neuf ans.
Voir le documentLes parents de Samuel avaient émigré en Palestine lorsqu'il était très jeune. Ils vivaient à Rishon le Zion, la première colonie établie en Palestine par des Juifs de l'étranger. Après avoir obtenu son diplôme de fin d'études, Samuel participa activement à un mouvement qui contestait le mandat britannique en Palestine.
1933-39 : Samuel fut expulsé de Palestine en 1936 pour avoir ouvertement critiqué le mandat britannique. Il se rendit en France puis en Espagne juste après le début de la Guerre Civile. Samuel combattit les fascistes pendant trois ans aux côtés des Républicains espagnols. Les Républicains furent vaincus et Samuel repartit pour la France, où il fut interné dans le camp de détention pour étrangers de Gurs. Il s'échappa et se dirigea vers Paris.
1940-44 : En 1940, Samuel rejoignit les FTP (Franc-Tireurs et Partisans), un groupe de résistance armée. Il fit entrer clandestinement des explosifs dans Paris afin de préparer des sabotages contre l'armée allemande. En juillet 1942, il arriva à la Gare de l'Est avec deux valises pleines d'explosifs. Deux policiers l'attrapèrent. Il courut mais on lui tira dans les jambes et il fut arrêté. Au bout de deux mois, ses jambes avaient guéri. Alors, s'appuyant sur des béquilles, on l'emmenait chaque jour dans le sous-sol de la prison pour y être interrogé et torturé.
Samuel refusa de livrer ses informations. Il mourut sous la torture à l'âge de 34 ans.
Voir le documentNaftali était le plus jeune des neuf enfants d'une famille juive hassidique installée à Kolbuszowa. Selon la tradition hassidique, il portait un long manteau noir et des papillotes qui lui tombaient sur les épaules. Il affronta l'antisémitisme pour la première fois au collège. Son professeur coupa l'une des papillotes de chaque garcon juif. Naftali échappa aux ciseaux du professeur et son père, un commerçant respecté, le fit renvoyer.
1933-39 : Le 9 septembre 1939, l'armée allemande envahit notre ville et anéantit radicalement un petit contingent de soldats mal armés de la cavalerie polonaise. Les Juifs subirent des rafles. Nous ne pouvions que regarder les Allemands brûler et piller nos maisons. Au cours des deux semaines suivantes, j'aidais à enterrer les cadavres des chevaux et à nettoyer les débris et les cartouches dans les rues. Les Allemands pendirent deux Juifs dans le jardin public de la ville pour que nous nous rappelions qu'il ne fallait pas leur résister.
1940-44 : Deux coups de feu furent tirés et j'entendis mon père hurler : "Vengeance, vengeons-nous !" Encore cinq tirs puis plus rien. Les familles des 22 hommes tués ce jour-là par la Gestapo se rendirent au cimetière Juif hors du ghetto et enroulèrent les corps dans des châles de prière, conformément à la tradition juive. Mon frère Liebush et moi mîmes notre père en terre auprès de son père, lequel était mort 23 ans auparavant, presque jour pour jour. Chez moi, je pris la bougie que père avait fabriqué avec des copeaux de cire pour commémorer la mort de son père, et je l'allumais pour eux deux.
Naftali vécut dans les bois comme partisan avant la libération par les troupes soviétiques au milieu de l'année 1944. Il rejoignit l'armée polonaise et participa à la libération de Cracovie. Il émigra aux Etats-Unis en 1947.
Voir le documentTomasz naquit au sein d'une famille juive à Izbica, une ville de Pologne dont la communauté juive fortement pratiquante représentait plus de 90 pour cent de la population. Le père de Tomasz possédait un magasin de liqueurs.
1933-39 : En septembre 1939, un tambour joua sur la place du marché, appelant la ville à se rassembler. L'Allemagne avait envahi la Pologne. D'autres nouvelles arrivèrent peu après ; l'Union Soviétique faisait une incursion par l'Est. Nous ne savions que faire. Certains préconisaient de partir du côté soviétique ; beaucoup, dont mes parents, décidèrent de rester à Izbica. Mon père expliqua sa décision : "Les Allemands sont antisémites, mais ils n'en sont pas moins hommes."
1940-43 : En 1943, je fus déporté au camp d'extermination de Sobibor et, cette année-là je participais au soulèvement. Au cours de la révolte, des prisonniers s'évadèrent par les trous découpés dans le grillage barbelé. Ils n'allaient pas attendre en rang ; on nous mitraillait alors que nous grimpions le long du grillage. Alors que j'étais parvenu à en escalader la moitié, le grillage s'effondra, me piégeant dessous. Cela me sauva. Les premiers à passer sautèrent sur des mines. Lorsque la plupart fut passée, j'enlevais mon manteau qui s'était pris dans le grillage, et je courus jusqu'à la forêt.
Tomasz se cacha puis travailla comme courrier pour la résistance polonaise. Après la guerre, il resta en Pologne puis partit pour les Etats-Unis en 1959.
Voir le documentLa famille de Moise était juive romaniote. Les Romaniotes étaient une communauté qui habitait les cités grecques et les Balkans depuis onze siècles. Au début des années 1920, la famille de Moise s'installa en Italie, où son père tenta de trouver du travail. Moise allait à l'école et lorsque sa famille repartit en Grèce deux ans plus tard, il resta en Italie pour achever sa scolarité. Lorsque Moise revint à Preveza à dix-sept ans, il avait oublié la langue grecque.
1933-39 : Moise travailla comme comptable et administrateur au sein de la compagnie d'électricité Preveza. Il vivait chez ses parents. Moise aimait pique-niquer avec ses amis sur les rives de la Mer Ionienne. Il invitait quelquefois ses jeunes frères et soeurs à se joindre à eux.
1940-44 : Les Allemands envahirent la Grèce en 1941 et s'emparèrent de la région de Preveza à l'automne 1943. En mars 1944, les Juifs de Preveza furent déportés à Auschwitz. Là-bas, Moise fut affecté à Birkenau dans le cadre du Sonderkommando, une équipe de travail qui emmenait les cadavres au crématorium. Le 7 octobre 1944, le Sonderkommando du crématorium IV se révolta, tuant un surveillant, désarmant les gardes SS et faisant sauter le crématorium. Bientôt, d'autres membres du Sonderkommando, dont Moise, rejoignirent le soulèvement.
Moise fut tué à Birkenau en octobre 1944. Il avait trente-et-un ans.
Voir le documentZofia fut élevée dans une famille juive hassidique aisée de Varsovie. Perturbée par les tensions permanentes qui existaient entre les Polonais et la minorité juive, Zofia, adolescente, rejoignit l'association des étudiants communistes Spartacus. Ce mouvement luttait activement contre la montée du fascisme en Europe.
1933-39 : Lorsque Varsovie se rendit aux Allemands le 28 septembre 1939, Zofia avait quatorze ans. Elle interrompit ses études. Bien que les nazis eurent interdit Spartacus, elle aida secrètement à donner un nouvel élan à l'association, qui imprimait des affiches et des tracts antifascistes et les distribuait dans Varsovie. Le travail était dangereux - les troupes allemandes étaient présentes partout dans la ville.
1940-43 : Un an plus tard, Zofia et ses parents firent partie du million de Juifs "relogés" dans un petit quartier de Varsovie. Le ghetto fut bouclé en novembre 1940. Au sein de Spartacus, Zofia s'entraînait à tirer avec un pistolet que des partisans communistes avaient réussi à passer clandestinement. Zofia voulait les rejoindre, mais sa fuite mettrait en danger la vie de ses parents. Mais lors de leur déportation en juillet 1942, Zofia s'enfuit et rejoignit les résistants. Les cinquante membres de son groupe furent attaqués par trois cents allemands le 9 février 1943. Zofia et deux Polonais se proposèrent de couvrir la retraite de leur groupe.
Zofia, 18 ans, armée d'une mitrailleuse, laissa les Allemands s'approcher à un mètre d'elle avant d'ouvrir le feu. Sa position fut écrasée et elle fut tuée, mais son groupe parvint à s'échapper.
Voir le documentRubin était le second des quatre enfants d'une famille juive d'Ivenets, une ville située au nord-est de la Pologne, à soixante-dix kilomètres environ à l'ouest de Minsk. Son père était boucher. Rubin fréquenta l'école primaire publique d'Ivenets jusqu'à l'âge de dix ans, puis il fréquenta la Yeshiva pour y suivre une instruction religieuse.
1933-39: En 1936, après la yeshiva, j'ai gagné ma vie comme peintre en bâtiment. A Ivenets, les gens se tenaient devant les magasins juifs et refoulaient les clients, en leur disant de ne pas acheter aux Juifs. En septembre 1939, l'Allemagne a envahi la Pologne ; plusieurs semaines plus tard, l'armée soviétique l'a envahie à son tout par l'Est. Les Soviétiques avaient nationalisé toutes les entreprises mais notre vie quotidienne n'avait guère changé. Je suis parvenu à conserver mon emploi de peintre.
1940-44: En 1941, l'Allemagne a envahi l'URSS. J'ai été déporté à Novogrudok en 1942 mais je me suis évadé pour rejoindre les partisans soviétiques. Cet hiver-là, ma patrouille est entrée dans un village pour se venger des collaborateurs pro-allemands. Nous avons traversé une rivière pour y arriver, nous avons tué les sympathisants et incendié une partie de la ville. Alors que nous partions, l'un de mes camarades s'est approché d'un homme pour lui prendre ses bottes; c'était un soldat allemand ! Nous avons couru vers la rivière, certains de ne pas y parvenir et d'être tués avant d'atteindre l'autre rive. Par chance, la rivière avait gelé pendant la nuit et nous avons pu nous enfuir.
Rubin combattit aux côtés des partisans jusqu'à la libération par l'Armée Rouge en 1944. Après la guerre, il vécut en Autriche et en Italie avant d'émigrer aux Etats-Unis en 1949.
Voir le documentAron et ses trois soeurs furent élevés au sein d'une famille juive traditionnelle dans la ville de Slonim. La plupart des habitants de Slonim étaient Juifs et la ville avait une longue tradition d'écoles hassidiques. Le père d'Aron, Chaim, possédait un magasin de vêtements et de tissus.
1933-39 : Aron fréquentait un collège hébraïque et participait activement au mouvement de la jeunesse sioniste Ha-Shomer ha-Tsa'ir. Sa candidature au sein d'une école agricole de Palestine avait été acceptée. Mais la guerre éclata en septembre 1939 et Slonim tomba aux mains des Soviétiques. Il lui fut donc impossible de partir pour la Palestine. Aron fréquenta alors une école technique soviétique.
1940-45 : En 1941, j'étais dans le ghetto de Slonim. Quand il a été détruit en 1942, ma petite amie, Lisa, et moi sommes partis vers le ghetto de Grodno. Nous étions sur le point d'être déportés de Grodno quand un Polonais du nom de Tadek nous aida, Lisa et moi, à entrer clandestinement dans la gare. Nous avions prévu de monter sur le toit d'un train en partance pour Vilno. J'ai sauté sur un wagon en marche, je suis monté sur le toit et j'y ai trouvé Tadek, mais pas Lisa ! Tadek courut tout le long du train et la trouva, accrochée sur le flanc d'un wagon. J'ai tenu les jambes de Tadek et je l'ai descendu. Il a saisi la main de Lisa et a pu la remonter sur le toit.
Aron et Lisa gagnèrent Vilno et combattirent aux côtés des partisans dans la Forêt de Naroch jusqu'à l'arrivée des Soviétiques dans la région, en 1944. Après la guerre, le couple se maria et émigra aux Etats-Unis.
Voir le documentLisa était l'un des trois enfants d'une famille juive pratiquante. A la suite de l'occupation de sa ville par les Allemands en 1939, Lisa et sa famille s'installèrent d'abord à Augustow puis à Slonim (à l'Est de la Pologne, occupée par les Soviétiques). Les troupes allemandes s'emparèrent de Slonim en juin 1941, pendant l'invasion de l'Union Soviétique. A Slonim, les Allemands établirent un ghetto qui dura de 1941 à 1942. Lisa s'évada de Slonim et partit pour Grodno puis pour Vilno où elle entra dans la résistance. Elle rejoignit un groupe de partisans qui combattaient les Allemands depuis leurs bases de la forêt de Naroch. les forces soviétiques libérèrent la région en 1944. Dans le cadre de la Brihah ("envolée," "fuite"), un mouvement de 250.000 survivants Juifs de la Shoah originaires d'Europe de l'Est, Lisa et son mari Aron pensèrent à quitter l'Europe. Dans l'impossibilité d'entrer en Palestine, ils s'installèrent aux Etats-Unis.
Voir le documentLisa était l'un des trois enfants d'une famille juive pratiquante. A la suite de l'occupation de sa ville par les Allemands en 1939, Lisa et sa famille s'installèrent d'abord à Augustow puis à Slonim (à l'Est de la Pologne, occupée par les Soviétiques). Les troupes allemandes s'emparèrent de Slonim en juin 1941, pendant l'invasion de l'Union Soviétique. A Slonim, les Allemands établirent un ghetto qui dura de 1941 à 1942. Lisa s'évada de Slonim et partit pour Grodno puis pour Vilno où elle entra dans la résistance. Elle rejoignit un groupe de partisans qui combattaient les Allemands depuis leurs bases de la forêt de Naroch. les forces soviétiques libérèrent la région en 1944. Dans le cadre de la Brihah ("envolée," "fuite"), un mouvement de 250.000 survivants Juifs de la Shoah originaires d'Europe de l'Est, Lisa et son mari Aron pensèrent à quitter l'Europe. Dans l'impossibilité d'entrer en Palestine, ils s'installèrent aux Etats-Unis.
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