Two German Jewish families at a gathering before the war.

La Shoah (article abrégé)

Deportation of Jewish women from the Warsaw ghetto.

Déportation de Juives du ghetto de Varsovie. Pologne, 1942-1943.

Crédits:
  • YIVO Institute for Jewish Research, New York

La Shoah désigne la persécution et l'extermination systématiques et cautionnées par l'État de 6 millions de Juifs d'Europe par le régime allemand nazi, ses alliés et ses collaborateurs. Le Musée commémoratif américain de l'Holocauste (USHMM) utilise le terme d'Holocauste (Holocaust) et en définit la période entre 1933 et 1945 : 1933 lorsqu'Adolf Hitler et le Parti nazi accèdent au pouvoir en Allemagne, jusqu'en 1945 et la défaite de l'Allemagne nazie contre les puissances alliées à la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Le Parti nazi était un mouvement politique antisémite. À leur arrivée au pouvoir en Allemagne en 1933, les Nazis se servirent du gouvernement pour cibler les Juifs et les exclure de la société allemande. Entre autres mesures antisémites, le régime promulgua des lois discriminatoires et recourut à des violences organisées qui visaient directement les Juifs d'Allemagne, cherchant notamment à les forcer à émigrer.

À la fin des années 1930, les Nazis multiplièrent les politiques antisémites au-delà de l’Allemagne tout en poursuivant une politique étrangère et une expansion territoriale agressives. Pendant la Seconde Guerre mondiale (1939-1945), l’Allemagne nazie étendit son contrôle sur l’Europe en conquérant d’autres pays, en formant des alliances avec d’autres gouvernements et en créant des États fantoches. En 1942, l’Allemagne nazie contrôlait la majeure partie du continent européen et certaines parties de l’Afrique du Nord.

Au cours de la Seconde Guerre mondiale, les dirigeants nazis radicalisèrent leur traitement des neuf millions de Juifs d’Europe, passant de la persécution au meurtre de masse. Pendant et après l’invasion allemande de la Pologne en septembre 1939, les autorités brutalisèrent les civils, commettant notamment des violences contre l’importante population juive locale. Elles construisirent des ghettos afin d’isoler et appauvrir les Juifs de Pologne occupée. C'est dans ces lieux surpeuplés et insalubres mis en place au sein des villes que l'occupant allemand forçait les Juifs à habiter. En effet, la vie dans les ghettos était synonyme de famine, de maladies, et de violence arbitraire. Par la suite, les Allemands en instaurèrent également dans d’autres parties d’Europe orientale occupées et en Hongrie. Des centaines de milliers de Juifs y moururent entre 1939 et 1945.

En 1941, les dirigeants nazis décidèrent de mettre en œuvre le meurtre de masse des Juifs d’Europe. Par euphémisme, ils le nommèrent « Solution finale à la question juive ». Cette décision de commettre un génocide fut prise dans le contexte de l’attaque allemande contre l’Union soviétique en juin 1941. Dans les villes et les villages occupés d’Europe de l’Est, des unités allemandes menèrent l’exécution de masse des Juifs à une échelle sans précédent, massacrant des communautés juives entières. Outre les fusillades, elles utilisaient parfois des camions à gaz mobiles spécialement conçus pour assassiner les Juifs. Ce sont au moins 2 millions d’hommes, de femmes et d’enfants juifs qui furent ainsi victimes de ces massacres.

Killing centers in occupied Poland, 1942

Les camps de mise à mort (également appelés « camps d'extermination » ou « camps de la mort ») étaient conçus pour la mise en œuvre du génocide. Entre 1941 et 1945, les nazis établirent six camps de mise à mort sur l'ancien territoire polonais : Chelmno, Belzec, Sobibor, Treblinka, Auschwitz-Birkenau (qui faisait partie du complexe d'Auschwitz) et Majdanek. Chelmno et Auschwitz furent établis dans des zones annexées à l'Allemagne en 1939. Les autres camps (Belzec, Sobibor, Treblinka et Majdanek) furent établis sur le territoire du Generalgouvernement (gouvernement général) de Pologne. Auschwitz et Majdanek fonctionnaient aussi comme camps de concentration et de travaux forcés. L'écrasante majorité des victimes des camps de mise à mort étaient juives. On estime que 3,5 millions de Juifs furent tués dans ces six camps, dans le cadre de la Solution finale. Les autres victimes incluaient des Tsiganes et des prisonniers de guerre soviétiques.

Crédits:
  • US Holocaust Memorial Museum

En 1941 et 1942, l’Allemagne nazie construisit cinq centres de mise à mort dans la Pologne occupée : Chelmno, Belzec, Sobibor, Treblinka et Auschwitz-Birkenau. Les autorités allemandes, avec l’aide de leurs alliés et collaborateurs, y transportèrent des Juifs de toute l’Europe. Un faible pourcentage de ces populations fut sélectionné pour le travail forcé, mais la grande majorité était presque immédiatement assassinée dans des chambres ou des camions à gaz. Près de 2,7 millions d’hommes, de femmes et d’enfants juifs périrent dans ces cinq camps.

De nombreux individus sont responsables de la mise en œuvre de la Shoah et de la « solution finale ». Au plus haut niveau, c'est Adolf Hitler qui a inspiré, ordonné, approuvé et soutenu le génocide des Juifs d’Europe. Cependant, il n’a pas agi seul. D’autres chefs nazis ont directement coordonné, planifié et appliqué la Shoah. Ils ont fait appel à de multiples institutions, organisations et personnes allemandes pour persécuter les Juifs, faire la guerre et commettre des meurtres de masse. L’Allemagne nazie a également bénéficié de l’aide de ses alliés dans les pays de l’Axe et de ses collaborateurs dans les territoires occupés. Sans la participation de millions d’Européens (Allemands et autres), la Shoah n’aurait pas été possible.

Dans le sens que lui donne le musée USHMM, la Shoah, ou Holocauste, fait spécifiquement référence à la persécution et au meurtre systématiques commandités par l’État de 6 millions de Juifs entre 1933 et 1945. Cependant, il y eut des millions d’autres victimes de la persécution et du meurtre nazis au cours de cette même période. En plus des Juifs, les nazis s'en prirent à d’autres groupes considérés comme des menaces pour le peuple allemand, notamment : les opposants politiques, les témoins de Jéhovah, les hommes accusés d’homosexualité, les prétendus asociaux, les personnes accusées d’être des criminels ou des récidivistes, les Afro-Allemands, les handicapés et les Tsiganes. Pendant la Seconde Guerre mondiale, le régime nazi perpétra des meurtres de masse contre les personnes considérées comme des ennemis raciaux, politiques ou idéologiques : handicapés, Tsiganes, Polonais (en particulier l’intelligentsia et les élites polonaises), fonctionnaires soviétiques et prisonniers de guerre soviétiques, entre autres.

La Seconde Guerre mondiale et la Shoah prirent fin en Europe en mai 1945 lorsque les puissances alliées vainquirent l’Allemagne nazie.

Malgré les efforts du régime nazi allemand pour assassiner tous les Juifs d’Europe, certains survécurent à la Shoah. Lors de leur progression à travers l’Europe dans une série d’offensives, les forces alliées libérèrent les Juifs de l’emprise nazie. Leur survie ne fut possible que grâce à des circonstances extraordinaires, des choix personnels, l’aide d’autres individus (juifs et non juifs) et le hasard. 

Children in the Bad Reichenhall displaced persons camp.

Enfants dans le camp de personnes déplacées de Bad Reichenhall. Allemagne, 1945.

Crédits:
  • US Holocaust Memorial Museum, courtesy of George Kadish/Zvi Kadushin

Après la guerre, de nombreux rescapés de la Shoah furent confrontés à des menaces continues d’antisémitisme violent et de déportation, alors qu’ils cherchaient à se construire une nouvelle vie. Ceux qui ne pouvaient ou ne voulaient pas retourner dans leur domicile d’avant-guerre se retrouvèrent souvent dans des camps de personnes déplacées. Beaucoup durent y rester des années avant de pouvoir immigrer et tout recommencer à zéro.

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