Odessa
Odessa, ville portuaire sur la mer Noire située au sud-ouest de l’Ukraine, comptait environ 600000 habitants en 1939, dont à peu près 180 000 Juifs, soit 30% de la population. Le 22 juin 1941, l’Allemagne nazie et ses alliés de l’Axe, dont la Roumanie, envahirent l’Union soviétique. En août, les forces roumaines assiégèrent la ville, qui capitula le 16 octobre. Au moins la moitié de la population juive avait fui avant que les troupes de l’Axe n'encerclent la ville. Il restait entre 80000 et 90000 Juifs au début de l’occupation roumaine.
Odessa devint le siège administratif de la Transnistrie (partie de l’Ukraine située entre les fleuves Boug et Dniestr, sous contrôle roumain de 1941 à 1944). Le 22 octobre 1941, une bombe explosa au quartier général des forces roumaines, emportant 67 personnes, dont le commandant militaire roumain, 16 autres officiers roumains et quatre officiers de marine allemands.
L'armée roumaine prit l'attentat comme prétexte pour rassembler 19000 Juifs sur une place près du port et en abattre nombre d'entre eux. Ils en arrosèrent d'autres d’essence avant de les brûler vifs. Au moins 20000 autres Juifs furent emmenés dans la prison locale, puis au village de Dalnik. Là, les Roumains en fusillèrent quelques-uns et enfermèrent les autres dans des entrepôts auxquels ils mirent le feu. Ils tiraient sur tous ceux qui tentaient d'échapper à l’incendie.
En novembre 1941, les autorités roumaines regroupèrent les 35000 Juifs survivants d’Odessa dans deux ghettos, Dalnik et Slobodka, aux abords de la ville. Au cours des trois mois qui suivirent, nombre d’entre eux moururent de froid, de maladie et de faim. En janvier et février 1942, la police et l’armée roumaines déportèrent les 19295 Juifs survivants des ghettos d’Odessa dans des camps administrés par les Roumains dans la région de Berezovka, en Transnistrie, dont les camps de Bogdanovka, Domanevka et Akhmetchetka. Tout au long de l'année 1943, des unités de SS formées d’Allemands ethniques locaux assassinèrent les Juifs d’Odessa encore vivants, ainsi que d’autres dans les camps de Berezovka qui y avaient été déportés depuis d’autres villes de Transnistrie.
L’armée soviétique libéra Odessa en avril 1944.