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Jacob Unger
Jacob vivait à Essen, en Allemagne, quand il rencontra et épousa Erna Schumer qui, comme lui, provenait d'une famille juive pratiquante. Le couple eut deux enfants, Max, en 1923 et Dora, en 1925. Jacob travaillait comme vendeur et, le soir, donnait des cours d'hébreu à des étudiants.
1933-39 : En 1933, lorsque Hitler arriva au pouvoir, Jacob partit pour Amsterdam pour voir s'il pouvait y installer sa famille. Toutefois, Erna ne voulait pas quitter ses trois soeurs qui vivaient elles aussi à Essen. Elle pensait aussi que la famille serait davantage en sécurité si elle restait en Allemagne. Après les pogroms qui frappèrent tout le pays en novembre 1938, les Unger s'enfuirent finalement vers les Pays-Bas. Là-bas, réfugiés sans le sou, la famille Unger se sépara : Max et Dora furent confiés aux soins d'organisations juives.
1940-44 : Les Allemands envahirent les Pays-Bas en mai 1940. Pendant trois ans, Erna et Jacob survécurent en se cachant. Le 17 avril 1943, ils furent envoyés dans le camp de transit de Westerbork aux Pays-Bas puis déportés sept jours plus tard vers le camp d'extermination de Sobibor, en Pologne.
Jacob fut gazé à Sobibor en 1943, à l'âge de 72 ans.
Ema Schwarzova Skutezka
Ema était l'un des deux enfants nés dans une famille juive pratiquante de la petite ville de Lomnice, située en Moravie. Sa mère y tenait une épicerie. En 1901, Ema épousa Eduard Skutecky, un client régulier du magasin de sa mère. Le couple s'installa à Brno où il éleva trois enfants. Eduard dirigeait une compagnie de navigation.
1933-39: En 1933, les trois enfants d'Ema avaient quitté la maison. Quatre ans plus tard, son époux mourut et Ema partit s'installer chez sa fille aînée, Elsa. Elsa et son mari dirigeaient la compagnie de navigation de la famille Skutezka. En mars 1939, les Allemands occupèrent la Bohème et la Moravie, et Brno tomba sous la tutelle allemande. Les Allemands imposèrent immédiatement des restrictions à la population juive.
1940-42: Le 2 janvier 1940, Ema, sa fille Elsa, son gendre et son petit-fils furent expulsés de leur maison parce qu'ils étaient Juifs. Cet hiver-là, les deux plus jeunes enfants d'Ema parvinrent à émigrer en Palestine. Un an plus tard, Elsa fut obligée de vendre l'entreprise familiale à un Allemand pour à peine deux cents couronnes tchèques, soit moins de dix euros. Le 31 mars 1942, Ema et la famille de sa fille furent déportées dans le ghetto de Theresienstadt situé à l'ouest de la Tchécoslovaquie.
Le 9 mai 1942, Ema fut déportée dans le camp d'extermination de Sobibor où elle fut gazée. Elle avait soixante-cinq ans.
Eva Brigitte Marum
Eva Brigitte était la benjamine des trois enfants d'une famille de Juifs allemands. Ils vivaient dans la capitale du Bade, un état longeant le Rhin au sud-ouest de l'Allemagne. Ses amis et camarades de classe l'appelaient Brigitte et sa famille la surnommait "Brix". Elle grandit au sein d'un foyer laïque et fréquenta les écoles publiques. Son père était un dirigeant local du parti Social-Démocrate.
1933-39: En 1933, les Nazis arrivèrent chez les Marum et arrêtèrent le père d'Eva parce qu'il était un anti-Nazi actif. Deux mois plus tard, elle le vit soudain "mis en spectacle" dans les rues, dans un camion découvert, publiquement humilié sur le chemin qui le menait vers un camp de concentration. Après cela, Eva refusa de rester à l'école. Après la mort de son père, sa mère et elle émigrèrent en France en avril 1934.
1940-43: Les Français libérèrent Eva d'un camp d'internement pour les étrangers, mais la situation empira lors de la défaite française en 1940. En 1941, la soeur d'Eva obtint des passages sur un bateau à vapeur et des visas de sortie vers l'Amérique pour elle-même, pour Eva et leur mère, mais Eva était enceinte de neuf mois et les commandants du bateau ne la laissèrent pas monter à bord. Toute seule, abandonnée par le père de son bébé, Eva mit au monde son enfant à Marseille. Incapable de subvenir aux besoins de son fils, elle le plaça lorsqu'il eut un an dans un foyer pour enfants juifs réfugiés à Limoges.
Prise dans une rafle dans le sud de la France en janvier 1943, Brigitte fut déportée à Sobibor, où elle mourut. Son fils survécut et fut emmené en Palestine en 1945.
Erna Schumer Unger
Erna était la seconde de quatre sœurs. Ses parents, Juifs pratiquants, s'installèrent à Essen, en Allemagne, en 1905. Erna avait alors 21 ans. Erna se maria vers 25 ans mais le couple n'eut pas d'enfant. Son mari mourut. Après un veuvage de plusieurs années, Erna se remaria avec Jacob Unger, vendeur de son état. Ils eurent deux enfants, Max et Dora.
1933-39 : Lorsque Hitler devint Chancelier d'Allemagne en 1933, Jacob partit pour Amsterdam en vue d'y installer sa famille. Erna, néanmoins, ne pouvait se résoudre à se séparer de ses soeurs dont elle était très proche. Aussi Jacob revint-il à Essen. En novembre 1938, après la vague de pogroms dans tout le pays, les Unger s'enfuirent finalement vers Amsterdam. Comme pour beaucoup de réfugiés Juifs sans racines dans la ville, leurs enfants furent confiés aux soins d'organisations juives.
1940-44 : Les Allemands envahirent les Pays-Bas en mai 1940. Après l'occupation, Erna et Jacob se cachèrent. Ils furent découverts au bout de trois ans et arrêtés. Les détails de leur arrestation restent inconnus. Le 17 avril 1943, Erna et Jacob furent envoyés dans le camp de transit de Westerbork, aux Pays-Bas. Sept jours plus tard, ils furent déportés dans le camp d'extermination de Sobibor, en Pologne.
Erna mourut à Sobibor en 1943. Elle avait 59 ans. Le seul membre de la famille qui survécut fut Dora. En 1940, elle avait pu passer clandestinement en Angleterre avec d'autres enfants Juifs réfugiés.
Grietje Polak
Grietje est née au sein d'une grande famille juive pratiquante à Amsterdam. Vers l'âge de 25 ans, elle épousa Frederik Polak, comptable de son état. Les Polak eurent un fils, Jacob, et trois filles, Julia, Betty et Liesje. Ils vivaient dans un appartement simple au second étage d'une maison.
1933-39 : Pour Grietje et son mari le respect de la tradition juive était important . Ils adoraient faire shabbat et passer les autres fêtes juives en compagnie de leurs quatre enfants. Grietje enseignait la sténographie et la tapisserie dans une école primaire juive et aimait travailler avec les enfants.
1940-43 : Après l'invasion allemande des Pays-Bas en 1940, le cabinet comptable du mari de Grietje ne compta plus les heures supplémentaires passées à "enregistrer" les Juifs d'Amsterdam - les Allemands avaient ordonné aux Juifs de se déclarer. La déportation des Juifs hollandais commença en 1942, mais Grietje et son mari y échappèrent jusqu'en juin 1943 car le cabinet était utilisé à différentes fins officielles par les Allemands. Après avoir passé un mois au camp de Westerbork, aux Pays-Bas, on leur dit qu'ils allaient être envoyés en Pologne pour travailler. Dans cette attente, ils préparèrent leurs plus beaux vêtements.
Le 23 juillet 1943, Grietje et son mari, Frederick, furent déportés du camp de Westerbork vers le camp d'extermination de Sobibor où ils furent tués deux jours plus tard.
Tomas Kulka
Les parents de Tomas étaient Juifs. Son père, Robert Kulka, était un homme d'affaires originaire d'Olomouc, une ville de Moravie. Sa mère, Elsa, était modiste à Brno, la capitale de la Moravie. Le couple aisé, parlait tchèque et allemand. Ils s'étaient mariés en 1933 et s'étaient installés dans la ville natale de Robert, Olomouc.
1933-39: Tomas naquit un an et un jour après le mariage de ses parents. Quand Tomas eut trois ans, son grand-père mourut et les Kulka partirent s'installer à Brno, la ville natale de sa mère. Le 15 mars 1939, quelques semaines avant le cinquième anniversaire de Tomas, les Allemands entrèrent en Bohème et en Moravie et occupèrent Brno.
1940-42: Le 2 janvier 1940, Tomas, ses parents et sa grand-mère furent expulsés de chez eux par les Allemands. Espérant sauver l'entreprise familiale, le père de Tomas décida de rester à Brno. Tomas étant Juif, il ne fut plus autorisé à fréquenter l'école. Un an plus tard, les parents de Tomas furent contraints de céder leur entreprise à un Allemand pour quelques deux cents couronnes tchèques, soit moins de dix euros. Le 31 mars 1942, les Kulka furent déportés dans le ghetto de Theresienstadt situé à l'ouest de la Tchécoslovaquie.
Le 9 mai 1942, Tomas fut déporté dans le camp d'extermination de Sobibor où il fut gazé. Il avait sept ans.
Frederik Polak
Frederik fut élevé au sein d'une famille juive pratiquante. Son père transcrivait des textes juifs sacrés. Frederik étudia la comptabilité et devint expert-comptable. Après la mort de son père, il aida ses trois soeurs, son frère aveugle et sa mère à vivre. A 25 ans environ, Frederick se maria et fonda sa propre famille.
1933-39 : Pour Frederik et sa femme, le respect de la tradition juive était important . Ils adoraient faire shabbat et passer les fêtes juives avec leurs quatre enfants. En 1937, une fois son examen de conseil fiscaliste obtenu, le fils de Frederick intégra le cabinet comptable de son père. Frederick travaillait souvent pour des organisations caritatives et leur facturait le minimum, aussi ses revenus étaient-ils irréguliers et minces.
1940-43 : Après l'invasion des Pays-Bas par les Allemands en 1940, le cabinet de Frederick ne compta plus les heures supplémentaires passées à "inscrire" les Juifs d'Amsterdam - les Allemands à tous les Juifs de se déclarer. La déportation de la population juive hollandaise commença en 1942. Jusqu'en juin 1943 Frederik et sa femme ne furent pas déportés car les Allemands utilisaient son cabinet à différentes fins officielles. Après quatre semaines passées dans le camp de Westerbork, aux Pays-Bas, les Polak apprirent qu'ils allaient être envoyés en Pologne pour y travailler. Dans cette attente, ils préparèrent leurs plus beaux vêtements.
Le 23 juillet 1943, Frederik et sa femme, Grietje, furent déportés de Westerbork vers le camp d'extermination de Sobibor où ils furent tués deux jours plus tard.
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Chaim Engel se souvient de l'insurrection de Sobibor et de son évasion
En 1939, alors que le service de Chaim au sein de l'armée polonaise touchait à sa fin, l'Allemagne envahit la Pologne. Les Allemands le capturèrent et l'envoyèrent au Service du Travail Obligatoire, en Allemagne. Comme il était prisonnier de guerre juif, on le ramena en Pologne. Enfin, il fut déporté dans le camp de Sobibor où le reste de sa famille mourut. Lors de l'insurrection de Sobibor, en 1943, Chaim tua un garde. Il s'enfuit avec sa petite amie, Selma, qu'il épousa par la suite. Un fermier les cacha jusqu'à leur libération par les forces soviétiques en juin 1944.
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Chaim Engel décrit son rôle dans l'insurrection de Sobibor
En 1939, alors que le service de Chaim au sein de l'armée polonaise touchait à sa fin, l'Allemagne envahit la Pologne. Les Allemands le capturèrent et l'envoyèrent au Service du Travail Obligatoire, en Allemagne. Comme il était prisonnier de guerre juif, on le ramena en Pologne. Enfin, il fut déporté dans le camp de Sobibor où le reste de sa famille mourut. Lors de l'insurrection de Sobibor, en 1943, Chaim tua un garde. Il s'enfuit avec sa petite amie, Selma, qu'il épousa par la suite. Un fermier les cacha jusqu'à leur libération par les forces soviétiques en juin 1944.
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Chaim Engel décrit la préparation de l'insurrection de Sobibor
Les Allemands capturèrent Chaim , soldat dans l'armée polonaise, lorsqu'ils envahirent la Pologne en 1939. Ils l'envoyèrent tout d'abord en Allemagne au Service du Travail Obligatoire, mais comme il était prisonnier de guerre Juif, on le ramena en Pologne. Enfin, Chaim fut déporté au camp de Sobibor où le reste de sa famille mourut. Au cours de l'insurrection de Sobibor, en 1943, Chaim tua un garde. Il s'enfuit avec sa petite amie, Selma, qu'il épousa par la suite. Un fermier les cacha jusqu'à la libération, en juin 1944.
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Esther Raab décrit la préparation de l'insurrection de Sobibor
Esther naquit dans une famille juive de classe moyenne à Chelm, en Pologne. En décembre 1942, elle fut déportée d'un camp de travail vers le camp d'extermination de Sobibor, dans la Pologne occupée. Dès son arrivée à Sobibor, Esther fut envoyée travailler dans un hangar de tri. Elle triait les vêtements et les effets personnels des gens tués dans le camp. Pendant l'été et l'automne 1943, Esther fit partie d'un groupe de prisonniers du camp de Sobibor qui organisa une insurrection et une évasion. Léon Feldhendler et Aleksandr (Sasha) Pechersky étaient les chefs de ce groupe. La révolte eut lieu le 14 octobre 1943. Les gardes allemands et ukrainiens ouvrirent le feu sur les prisonniers, qui, incapables d'atteindre la porte principale, durent tenter de s'échapper à travers le champ de mine qui entourait le camp ; près de trois cents personnes purent s'enfuir. Plus d'une centaine fut reprise et abattue. Esther fit partie des évadés. Elle survécut.
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Tomasz (Toivi) Blatt décrit le processus des chambres à gaz du camp d'extermination de Sobibor
Tomasz naquit au sein d'une famille juive d'Izbica. Après le début de la guerre, en septembre 1939, les Allemands établirent un ghetto à Izbica. L'emploi qu'occupait Tomasz dans un garage le protégea pour un temps des rafles qui sévissaient dans le ghetto. En 1942, il tenta de fuir vers la Hongrie, muni de faux papiers. Il fut pris mais parvint à retourner à Izbica. En avril 1943, sa famille et lui furent déportés à Sobibor. Tomasz s'évada au cours de l'insurrection de Sobibor. Il alla se cacher et travailla comme courrier pour la résistance polonaise.
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Selma (Wijnberg) Engel décrit la déportation vers Sobibor
Selma était la benjamine des quatre enfants nés de parents juifs. Lorsqu'elle eut sept ans, Selma et sa famille partirent s'installer à Zwolle où ses parents dirigèrent un petit hôtel. Lorsque les Allemands envahirent les Pays-Bas en 1940, ils leur confisquèrent l'hôtel. La famille dut aller vivre dans la pauvreté du quartier juif de la ville. Selma alla se cacher mais elle fut trahie puis envoyée dans le camp de Westerbork . En avril 1943, elle fut déportée à Sobibor , où elle travaillait au tri des vêtements. Là, les prisonniers essayaient de dérober de la nourriture et des objets de valeur et abîmaient les vêtements pour que les Allemands ne puissent pas les utiliser. Selma rencontra son futur mari, Chaim , qui participait à la mise sur pied d'un soulèvement de prisonniers. Lorsque la révolte commença, ils s'enfuirent et échangèrent l'argent qu'ils avaient trouvé dans les vêtements contre un refuge dans une grange. Ils quittèrent la Pologne après la guerre à cause de la violence de l'antisémitisme, et s'installèrent tout d'abord aux Pays-Bas en 1945, puis en Israël en 1951 et enfin aux Etats-Unis en 1957.
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Esther Raab se souvient de l'arrivée des convois à Sobibor
Esther naquit dans une famille juive de classe moyenne à Chelm, en Pologne. En décembre 1942, elle fut déportée d'un camp de travail vers le camp d'extermination de Sobibor, dans la Pologne occupée. Dès son arrivée à Sobibor, Esther fut envoyée travailler dans un hangar de tri. Elle triait les vêtements et les effets personnels des gens tués dans le camp. Pendant l'été et l'automne 1943, Esther fit partie d'un groupe de prisonniers du camp de Sobibor qui organisa une insurrection et une évasion. Léon Feldhendler et Aleksandr (Sasha) Pechersky étaient les chefs de ce groupe. La révolte eut lieu le 14 octobre 1943. Les gardes allemands et ukrainiens ouvrirent le feu sur les prisonniers, qui, incapables d'atteindre la porte principale, durent tenter de s'échapper à travers le champ de mines qui entourait le camp ; près de trois cents personnes purent s'enfuir. Plus d'une centaine fut reprise et abattue. Esther fit partie des évadés. Elle survécut.
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Esther Raab décrit l'insurrection de Sobibor
Esther naquit dans une famille juive de classe moyenne à Chelm, en Pologne. En décembre 1942, elle fut déportée d'un camp de travail vers le camp d'extermination de Sobibor, dans la Pologne occupée. Dès son arrivée à Sobibor, Esther fut envoyée travailler dans un hangar de tri. Elle triait les vêtements et les effets personnels des gens tués dans le camp. Pendant l'été et l'automne 1943, Esther fit partie d'un groupe de prisonniers du camp de Sobibor qui organisa une insurrection et une évasion. Léon Feldhendler et Aleksandr (Sasha) Pechersky étaient les chefs de ce groupe. La révolte eut lieu le 14 octobre 1943. Les gardes allemands et ukrainiens ouvrirent le feu sur les prisonniers, qui, incapables d'atteindre la porte principale, durent tenter de s'échapper à travers le champ de mine qui entourait le camp ; près de trois cents personnes purent s'enfuir. Plus d'une centaine fut reprise et abattue. Esther fit partie des évadés. Elle survécut.
Au cours du printemps 1942, les SS et les policiers allemands construisirent le centre de mise à mort de Sobibor dans une région marécageuse et faiblement peuplée, à environ cinq kilomètres à l'ouest du fleuve Bug, près de l’actuelle frontière orientale de la Pologne. À son maximum, le camp occupait une superficie de 600 mètres de long sur 400 de large. Le site était dissimulé par des arbres plantés tout autour et entouré d'un champ de mines d'une distance de 15 mètres. Le personnel à Sobibor se composait d'une petite équipe de SS, de policiers allemands et d'un groupe de gardiens auxiliaires de 90 à 120 hommes recrutés parmi d’anciens prisonniers de guerre soviétiques ou des civils ukrainiens et polonais .
Les autorités du camp commencèrent les opérations de gazage à un rythme régulier en mai 1942. Les trains, qui arrivaient à la gare de Sobibor, étaient composés de 40 à 60 wagons de marchandises. Puis ils étaient envoyés par groupes de vingt dans la zone de réception. Là, les gardiens allemands faisaient sortir les victimes sur la plate-forme et leur retiraient leurs objets de valeur. Ils étaient ensuite envoyés dans les baraquements où ils étaient obligés de se dévêtir et de traverser le « boyau », un couloir étroit et clôturé qui menait directement à ce qui leur était présenté comme des douches et qui était en fait des chambres à gaz. Une fois les portes des chambres à gaz verrouillées, les gardiens mettaient en marche, dans une pièce adjacente, un moteur qui y diffusait du monoxyde de carbone et tuait tous ses occupants.
Des équipes de prisonniers, épargnés pour être soumis au travail forcé , retiraient les corps des chambres à gaz et brûlaient les victimes dans des charniers. D'autres, également maintenus en vie temporairement, étaient assignés à des tâches administratives et de réception, notamment pour faire descendre du train les nouveaux arrivants, les déshabiller et prendre leurs objets de valeur avant de les envoyer dans le « boyau » .
À l'été 1942, les responsables de Sobibor commencèrent à faire exhumer les charniers par des travailleurs forcés juifs puis à brûler les corps dans des « fours » à ciel ouvert fabriqués à partir de rails de chemin de fer. Ces opérations avaient pour but d'effacer toute trace des massacres de masse.
Le 14 octobre 1943, alors qu’il restait environ 600 prisonniers dans le camp, certains d'entre eux organisèrent un soulèvement et tuèrent une dizaine de membres du personnel. Près de 300 détenus réussirent à s’échapper, mais une centaine fut reprise par la suite. Après la révolte, les Allemands démantelèrent le centre de mise à mort et éliminèrent la plupart des prisonniers restants. Au total, les Allemands et leurs auxiliaires tuèrent au moins 167 000 personnes à Sobibor.
Une cinquantaine de détenus purent s'échapper et survécurent à la guerre .
Page modifiée le: Aug 6, 2021