Fils unique né de parents athées, Ernst vit le jour dans le sud de l'Autriche en pleine Première Guerre mondiale. Il grandit dans la deuxième ville du pays, amoureux du grand air et particulièrement féru de ski dans les Alpes. Au début des années 1930, il devint Témoin de Jéhovah. Malgré la grave dépression économique en Autriche, il eut la chance de trouver un emploi comme vendeur dans un magasin d'alimentation.
1933-39 : Le gouvernement catholique autrichien affichait une hostilité ouverte envers les Témoins de Jéhovah. Quand les Allemands annexèrent le pays en mars 1938, leurs activités religieuses furent interdites. Fidèle aux commandements de Dieu, Ernst refusa de faire le salut à Hitler, ce qui lui valut d'être arrêté et condamné à six mois de prison le 6 septembre 1938. Lorsqu'il marqua à nouveau son opposition, on l'emmena au pénitencier de Bayreuth, en Allemagne.
1940-44 : Quand Ernst fut libéré en novembre 1939, il fut transféré au camp de concentration de Flossenbürg, construit relativement récemment. Son matricule était le 1935. On le força à travailler comme tailleur de pierre et il subit des traitements brutaux, notamment des tentatives de lui faire abjurer sa foi. Mais pour Ernst, la puissance de Dieu était bien plus grande que tout ce que les Nazis pouvaient lui faire. Il était convaincu que le sort des Polonais, des détenus soviétiques, et des Juifs était bien pire que le sien. Le seul moyen qu'avaient ces derniers de sortir de prison n'était-il pas « par la cheminée » ?
Ernst survécut à Flossenbürg et à une marche forcée en avril 1945. Il fut libéré par les troupes américaines et rentra chez lui, en Autriche, à bicyclette, cet été là.
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